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1. Symposium: Volume > 25 > Issue: 1
Laurent Perreau L’éthique ultime de Husserl. De l’auto-méditation à l’autoresponsabilité
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Les écrits du dernier Husserl développent une théorie du monde de la vie qui s’expose dans la Krisis de 1936 et dans les nombreux textes inédits qui lui font cortège. Si cette théorie du monde de la vie ne se présente pas, à première vue, comme une éthique ou une théorie de l’éthique (à la différence des cours prononcés par Husserl sur l’éthique et la théorie des valeurs), elle demeure marquée par une préoccupation éthique qui scelle l’unité des analyses husserliennes. Dans cet article, on cherchera à préciser les contours et la portée de cette ultime éthique husserlienne, en revenant en particulier sur le motif de l’auto-méditation (Selbstbesinnung) que Hus-serl érige en principe de la responsabilité individuelle et sociale.
2. Symposium: Volume > 25 > Issue: 1
Marie-Hélène Desmeules Quelle(s) phénoménologie(s) pour l’éthique?: Réactualisation éthique des descriptions des actes sociaux non-objectivants
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L’apport de la phénoménologie allemande à l’éthique a souvent été réduit aux intentionnalités et aux vécus axiologiques et affectifs, tels qu’ils furent décrits par Husserl. Or, cet apport est limité du fait que Husserl définissait d’abord l’intentionnalité comme un rapport à un objet dont nous sommes conscients. Dans ce qui suit, nous proposons d’emprunter une autre voie pour penser l’apport de la phénoménologie à l’éthique, en étudiant la phénoménologie des actes sociaux que les phénoménologues munichois développèrent en réponse à la phénoménologie husserlienne. Cette phénoménologie des actes sociaux permet de considérer, de juger et de critiquer, d’un point de vue éthique, les façons dont nous entrons en relation intentionnelle non pas avec des objets éthiques, mais avec autrui. Notre propos suivra principalement les idées développées par Reinach, Pfänder, Daubert et Scheler, et prendra pour fil directeur les actes d’adresser un impératif et une invitation à autrui.
3. Symposium: Volume > 25 > Issue: 1
Marie-Anne Casselot Sur l’épuisement subjectif comme problème féministe
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Dans cet article, je soutiens que l’épuisement subjectif fragilise l’individualité dans l’exécution des actes intentionnels de douter, se soucier, planifier et finalement se protéger. Ces quatre actes intentionnels sont intersubjectifs puisqu’ils sont orientés vers autrui et illustrent une relationnalité imposée (un « exister-pour-autrui » se déclinant au détriment d’un « exister-pour-soi »). L’épuisement subjectif est relatif aux individus et il affecte la subjectivité parce qu’il empêche l’individu d’entreprendre des projets existentiels individuels. Cette relationnalité imposée et toujours orientée vers autrui affaiblit l’intentionnalité d’une personne et fragilise son individualité. Une description phénoménologique révèle ces actes invisibles et non quantifiables, et comment ils influencent les intentions et les actions d’un sujet. Finalement, je soutiens que l’épuisement subjectif est un phénomène négatif impliquant des risques éthiques, épistémiques, existentiels et émotionnels pour les sujets subalternes. Ainsi, ces quatre actes intentionnels, vécus dans un contexte social inégalitaire, renforcent l'épuisement subjectif et l’imposent aux sujets subalternes.
4. Symposium: Volume > 25 > Issue: 1
Norman Ajari Les damnés du nomos de la terre. Carl Schmitt face à Lénine et le scandale de l’internationalisme
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Cet article retrace les références au léninisme qui traversent la philosophie politique de Carl Schmitt. S’il mobilise plusieurs penseurs marxistes, Lénine est à la fois celui pour lequel il témoigne le plus d’intérêt et celui qu’il condamne le plus radicalement. Admiré pour sa notion de dictature du prolétariat, craint pour sa conception de l’ennemi, c’est finalement son internationalisme radical et sa potentielle adoption par les peuples colonisés qui constituent le scandale de la pensée de Lénine. Ce faisant, la critique de Schmitt révélera une nouvelle signification existentielle du concept marxiste d’internationalisme.
5. Symposium: Volume > 25 > Issue: 2
Thibault Tranchant Cosmologie et création ex nihilo chez Cornelius Castoriadis: De la critique de la dialectique à la pensée complexe?
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L’un des gestes distinctifs de Cornelius Castoriadis fut de rapporter l’histoire de la philosophie à un concept de création « ex nihilo », qu’il définissait comme surgissement immotivé et irréductible de nouvelles déterminations formelles de l’être dans le temps. Cet article s’intéresse à la signification d’un tel parti pris pour l’instruction de la question cosmologique, entendue comme enquête sur les principes et le devenir de la totalité de l’être. L’auteur montre dans un premier temps comment Castoriadis a justifié sa position ontologique à partir d’une réflexion sur l’histoire de la science. Il la rapporte ensuite à deux voies possibles afin de résoudre la question cosmologique : la dialectique et la complexité. Il est soutenu que l’intention de Castoriadis ne fut pas de produire une cosmologie comme telle, mais de rapporter la pratique scientifique à la création et d’expliciter les conditions de possibilité de son intellection.
6. Symposium: Volume > 21 > Issue: 1
André Duhamel De la Schwarmerei au terrorisme religieux: Quelles ressources he·ge·liennes?
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Les nouvelles formes de terrorisme nous laissent souvent en panne de vocabulaire politique et philosophique. Cet embarras n’est pas une première, si on le compare à celui des penseurs qui, depuis la Réforme jusqu’à Hegel, ont tenté de comprendre les violences politico-religieuses de leur époque. Dans cet article, nous entreprendrons de restituer l’examen critique que ces philosophes ont fait du vocabulaire de la Schwärmerei, de l’enthousiasme, du fanatisme et de la terreur, d’une part, pour en marquer l’ancrage dans les conflits sociaux de leur temps, d’autre part, pour en souligner l’évolution parfois paradoxale. Nous serons ainsi conduits à souligner la modernisation de ce vocabulaire par Luther, sa naturalisation et sécularisation sous les Lumières anglaises et Kant, et enfin sa repolitisation par Hegel dans son analyse de la Terreur dans la Phénoménologie de l’esprit. Les ressources hégéliennes permettent de penser la violence terroriste comme une liberté du vide et une domination de l’abstraction, moment négatif et destructeur du devenir de l’Esprit, et en tant que tels « antipolitiques ». Sa philosophie spéculative applique aussi ce diagnostic à l’Islam, et nous terminerons par quelques remarques critiques à cet égard.
7. Symposium: Volume > 21 > Issue: 1
Marie-Andrée Ricard « L’homme en tant qu’homme » comme rempart contre le totalitarisme ou le fanatisme religieux ?
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L’objectif de cet article est de repondre à la question de savoir si la saisie d’un être humain en tant qu’être humain, un thème qui émerge au §270 de la Philosophie du droit, peut constituer un rempart contre les deux fanatismes que Hegel y évoque d’un seul tenant, à savoir l’exclusion de minorités religieuses par l’État ou, à l’inverse, le rejet des valeurs et des institutions éthiques auxquelles adhèrent la majorité pour des motifs religieux. J’y répondrai que oui, que l’être humain en sa valeur d’être humain peut constituer un tel rempart, à condition toutefois de dépasser la conception sociale de la normativité à laquelle tend la compréhension hégélienne de la vie éthique (Sittlichkeit), parce que cette conception pave la voie au totalitarisme, en ce qu’elle se rapproche d’une thèse situationniste.
8. Symposium: Volume > 21 > Issue: 1
Louis Carré L’État moderne est-il chrétien ou libéral ?
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Ernst-Wolfgang Böckenforde a dressé le constat d’un écart historique entre la conception hégelienne de l’État moderne comme « État chretien » et la conception contemporaine de l’État libéral comme « neutre à l’égard des religions et des conceptions du monde ». D’après lui, Hegel aurait défendu la thèse selon laquelle l’État moderne trouve son « principe spirituel » dans le christianisme. L’auteur de l’article nuance cette interprétation en montrant, tout d’abord, que le processus de modernisation ne se réduit pas chez Hegel à une simple application au monde du principe chrétien. Il revient ensuite sur la manière originale dont le philosophe berlinois conçoit, à partir de l’évènement fondateur de la Réforme, les rapports entre politique et religion à l’époque moderne. C’est à partir de la figure de « l’État protestant » que Hegel peut affirmer a la fois la separation de l’État et des Églises et l’identité spirituelle de l’État et d’une religion chrétienne « modernisée ».
9. Symposium: Volume > 21 > Issue: 1
Martin Thibodeau La « rose dans la croix du présent »: Réflexions sur le motif de la réconciliation chez Hegel
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Le motif de la réconciliation traverse toute l’œuvre de Hegel. En effet, de ses écrits théologiques de jeunesse, jusqu’à ses différents cours de la période de Berlin, en passant par la Phénoménologie de l’esprit et ses ouvrages systématiques de la maturité, Hegel a maintes fois évoqué ce motif, et ce, dans des contextes aussi divers que des analyses portant sur la logique, l’esthétique, la philosophie de l’histoire, l’histoire de la philosophie et, bien sûr, la religion et la politique. Pourtant, aussi nombreuses que soient les études qui, d’une façon ou d’une autre, s’intéressent à ce motif ou à ce thème, il reste, nous semble-t-il, qu’un peu moins d’attention a été portée au sens ou à la signification exacte que recouvre la notion ou le concept de réconciliation chez Hegel. C’est ce sens qui nous servira de fil conducteur dans ce qui suit. Ainsi, dans la première partie de notre présentation, nous nous emploierons à rendre compte de ce terme en montrant comment il est à comprendre en regard des notions clés de la logique hégélienne telles que celles de « sursomption » (Aufhebung), « d’effectivite » (Wirklichkeit) et de vérité. En un deuxième temps, nous nous attacherons à démontrer en quel sens, Hegel, dans les Principes de la philosophie du droit et dans les Lecons sur la philosophie de la religion, pense les rapports entre la religion et la politique en termes de réconciliation et d’unité.
10. Symposium: Volume > 21 > Issue: 1
Matthias Fritsch “La justice doit porter au-delà de la vie présente”: Derrida on Ethics Between Generations
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While it is generally accepted that deconstruction’s principal target is the “metaphysics of presence” and thus a presentist conception of time and being, it is less well known that Derrida connected the deconstruction of presence to an idea of justice that is from the beginning intergenerational, that is, concerned with the dead and the unborn. The first section of this paper re-inscribes the idea of “my life” or “our life” in Derrida’s concept of life as “living-on” to show that justice arises with a disjointed time that began before me and is already in the process of outstripping my life toward a future without me. In the second section, I sketch a concept of indirect intergenerational reciprocity in conversation with Derrida as well as with extant work on reciprocity in normative theory and economics. While Derrida’s ideas can be operationalized and fleshed out with the help of this other literature, the disjointed time pertaining to living-on permits new responses to some common objections to intergenerational reciprocity.
11. Symposium: Volume > 21 > Issue: 2
Iris Marion Young, Donald A. Landes Lancer comme une fille: Une phénoménologie de la motilité, de la spatialité et du comportement corporel féminins
12. Symposium: Volume > 21 > Issue: 2
Donald A. Landes Avant-propos
13. Symposium: Volume > 21 > Issue: 2
Marie-Anne Casselot S’asseoir comme un homme: Sur le déploiement spatial genré avec Iris Marion Young
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Cet article développe la notion d’intentionnalité appropriatrice à partir du comportement spatial masculin grâce au travail précur-seur d’Iris Marion Young sur l’intentionnalité entravée de la motilité et de la spatialité féminines dans « Throwing Like a Girl ». En analysant le phénomène de l’étalement masculin [manspreading] dans les transports en commun, il est question de soulever l’enjeu du partage égalitaire de l’espace public d’un point de vue à la fois phénoménologique et politique. À l’aide de certains chapitres choisis de Justice and the Politics of Difference, j’aborderai l’enjeu des comportements corporels soutenant certains types d’oppressions ainsi que la possibilité de vivre de façon égalitaire lorsqu’on adopte la notion youngienne de différentiation sociale sans exclusion dans les milieux urbains. Beginning from an analysis of masculine spatial comportment, this article develops the notion of appropriative intentionality in order to build upon the ground-breaking work of Iris Marion Young on the inhibited intentionality of feminine motility and spatiality in “Throwing Like a Girl.” The phenomenon of “manspreading” in public transit raises the question of equitably shared public space, from both a phenomenological and a political perspective. Drawing upon select chapters from Justice and the Politics of Difference, I examine how bodily comportment sustains certain types of oppression and explore the possibility of living in an egalitarian manner when we adopt the Youngian notion of social differentiation without ex-clusion in urban settings.
14. Symposium: Volume > 21 > Issue: 2
Guillaume St-Laurent La solution implicite de Charles Taylor au problème de l’« historicisme transcendental »
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Notre objectif est de montrer que la théorie de l’argumentation philosophique développée par Charles Taylor apporte une solution élégante, quoiqu’implicite, au problème de l’« historicisme transcendantal » dans la tradition herméneutique contemporaine (Heidegger, Gadamer, Ricoeur). Ce problème consiste à se demander comment il peut être possible à la fois (1) de désavouer l’existence de vérités « absolues » ou « anhistoriques » et (2) de reconnaître au discours philosophique sur l’« historicité » (Geschichtlichkeit) de la pensée tous ses droits, puisque ce discours demeure de facto et de jure une pensée de l’a priori. En ce sens, mes analyses se concentre-ront sur la façon dont Taylor parvient à justifier la thèse – en apparence contradictoire – selon laquelle la réflexion philosophique peut parvenir à des conclusions « apodictiques et pourtant ouvertes à un débat sans fin ». Our aim is to show that Charles Taylor’s theory of philosophical argumentation proposes an elegant, albeit implicit, solution to the problem of “transcendental historicism” in contemporary hermeneutics (Heidegger, Gadamer, Ricoeur). This problem consists in asking how it is possible both to (1) disavow the existence of “absolute” or “anhistorical” truths and (2) fully acknowledge the status of philosophical discourses on “historicity” (Geschichtlichkeit), since those discourses remain de facto and de jure properly a priori. The following discussion focusses on how Taylor manages to justify the seemingly contradictory thesis that philosophical reflection can reach conclusions that are “apodictic and yet open to end-less debate.”
15. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
François Cooren Bruno Latour ou les exigences de l’irréductionnisme. Ontologie relationnelle et étude des phénomènes communicationnels
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Dans cet article, je présente le principe d’irréductibilité de Bruno Latour et je démontre dans quelle mesure cette thèse de l’irréduction amène à la défense d’une ontologie relationnelle, autrement dit, une ontologie basée sur la réalité des relations qui composent notre monde, de même que sur une conception relative et graduelle des modes d’existence. Par ailleurs, je propose de tirer les conséquences de ce positionnement ontologique pour l’étude des interactions et, plus généralement, des phénomènes communicationnels.In this paper, I present Bruno Latour’s principle of Irreducibility, and I explain the extent to which his thesis leads to the defense of a relational ontology, that is, an ontology based on the reality of the relations that compose our world, as well as on a gradual and relative view of modes of existence. I then draw the consequences of this ontological positioning for the study of interaction and, more generally, communicative phenomena.
16. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Eve Seguin Introduction. Bruno Latour s’accorde-t-il au pluriel ?
17. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Maria Giulia Dondero Bruno Latour et la sémiotique de l’énonciation: fondements et e·volutions
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Les relations entre les travaux de Latour et la sémiotique de Greimas ont été explicites depuis les années 1970. Le présent article est consacré à la manière dont Latour reprend et fait évoluer la théorie sémiotique de l’énonciation, depuis « A Relativistic Account of Einstein’s Relativity » et « Petite philosophie de l’énonciation » jusqu’à l’Enquête sur les modes d’existence, où il utilise la théorie de l’énonciation pour fonder sa théorie des modes d’existence. Sera ainsi retracée l’évolution de la théorie de l’énonciation, tant chez Latour qu’en sémiotique. Nous montrerons que dans les deux cas, on peut décrire cette évolution comme un mouvement de l’énonciation énoncée vers l’énonciation pratique.Since the late 1970s, Latour’s work has had close ties with Greimas’ semiotics. This article is devoted to Latour's further consideration and development of the semiotic theory of enunciation, beginning with « A Relativistic Account of Einstein’s Relativity » and « Petite philosophie de l’énonciation » all the way up to the Inquiry Into Modes of Existence, where he uses the theory of enunciation to establish his theory of modes of existence. The evolution of the theory of enunciation is charted through both Latour’s work and semiotic theory. We argue that in both cases this evolution can be described as a movement from uttered enunciation to practical enunciation.
18. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Aline Wiame Bruno Latour, une philosophie cartographique
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Cet article cherche à réévaluer le rapport de Bruno Latour à la philosophie à travers le motif de la cartographie dans son oeuvre. Si les cartes y constituent d’abord des exemples particulièrement frappants de la production scientifique de vérité, ses derniers écrits suggèrent un rôle beaucoup plus central pour la cartographie. La pensée latourienne, dans le cadre du réchauffement climatique, appelle en effet une philosophie cartographique, basée sur la notion de territoire, et développant à la fois une méthode « ambulatoire » et un projet conceptuel qui consiste à résister à ce que Whitehead appelait la « bifurcation de la nature ».This article seeks to reassess Latour’s relation to philosophy through an examination of the many references to cartography in his work. Whereas in his early writings maps were treated as striking examples of the way science produces truth, his latest writings ascribe a more central function to cartography. During this time of global warming, Latour’s thinking calls for a cartographic philosophy rooted in the notion of territory, which develops both an “ambulatory” method and a conceptual project of resistance to what Whitehead called the “bifurcation of nature”.
19. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Dominique Vinck, Alexandre Camus, Florian Jaton, Pierre-Nicolas Oberhauser Localités distribuées, globalités localisées: actions, actants et me·diations au service de l’ethnographie du nume·rique
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S’appuyant sur trois enquêtes de terrain qui portent sur le façonnage d’êtres numériques (algorithmes, bases de données, objets numérisés), le présent article traite des relectures méthodologiques que l’on peut faire de trois contributions de Latour à l’enquête ethnographique. 1. Il montre que l’accent mis sur les séquences d’action permet d’engager une enquête systématique qui rend compte de trajectoires. 2. Il avance que le concept d’actant sensibilise à l’éventail des entités agissantes qui infléchissent ces trajectoires, de même qu’au peuplement de situations apparemment inoccupées. 3. Il soutient que les concepts d’association, de traduction et de médiation permettent de connecter différentes situations et actions localisées. Ultimement, ces trois apports éclairent les agencements et les réagencements.Rooted in three fieldwork studies that examine the shaping of digital information (algorithms, databases, digitized objects), this article discusses new methodological readings of three of Latour’s contributions to ethnographic inquiry. 1. It shows that focusing on sequences of action allows one to engage in a systematic investigation that accounts for trajectories. 2. It proposes that the concept of actant makes one aware of the whole set of active entities that influence these trajectories on the one hand, and the populating of apparently empty situations on the other. 3. It maintains that the concepts of association, translation, and mediation make it possible to connect various localized situations and actions. Ultimately, these three contributions shed light on arrangements and rearrangements.
20. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Chantal Benoit-Barneé, Khaoula Zoghlami La notion de porte-parole à la croisée de la rhétorique: Enjeux de repre·sentation et communication
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Cet article se propose d’explorer différentes conceptions de la notion de porte-parole dans le travail de Bruno Latour, ainsi que les enjeux de communication et représentation qu’elles soulèvent du point de vue d’une approche rhétorique de la communication. En tant que maître de la traduction, diplomate ou partie prenante du cercle politique, le ou la porte-parole est essentiellement un médiateur par qui un collectif peut se former et agir publiquement. Nous proposons d’étayer notre discussion par un examen des expérimentations et mutations récentes de la figure du porte-parole politique dans les mouvements sociaux horizontaux, tel que Occupy, et les organisations horizontales telle que la CLASSE.This article explores different conceptions of the notion of spokesperson in Bruno Latour’s work, as well as the issues of communication and representation these conceptions raise for a rhetorical approach to communication. As a master of translation, a diplomat, or a key component of a political circle, the spokesperson is essentially a mediator through whom a collective establishes itself and acts publicly. We further develop our discussion of these different conceptions by examining recent experiments and changes in the figure of the political spokesperson in horizontal social movements such as Occupy, and horizontal organizations such as CLASSE.