Displaying: 61-80 of 566 documents

0.212 sec

61. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Rick Elmore Identity, Exchange, and Violence: The Importance of Marxism for Reconciling Adorno’s Metaphysics and Politics
abstract | view |  rights & permissions
This paper follows the question of violence as a guide to exploring the link between the metaphysical, social, and political in Adorno’s thought. More specifically, I argue that violence, in the form of the exclusion, domination, and fungibility of life, marks the shared space of the metaphysical, material, and ethical for Adorno. Hence, this project contests the longstanding Habermas-inspired notion that there is something unclear in the way in which Adorno’s metaphysical and methodological critiques connect to his social and political concerns—most specifically, his desire to address real suffering. In addition, this paper contributes to the growing interest in Adorno’s Marxism, showing that it is through his commitments to Marx that Adorno sees the real, material importance of his critique of metaphysics and ontology, as well as the possibility for resisting the forces of social domination.Cet article suit la question de la violence comme une guide pour explorer le lien entre la métaphysique, le social et le politique dans la pensée d’Adorno. Plus particulièrement, je soutiens que la violence, sous la forme de l’exclusion, la domination et la fongibilité de la vie, marque l’espace partagé de la métaphysique, du matériel et de l’éthique chez Adorno. Dès lors, ce projet remet en cause la notion de longue date inspirée par Habermas selon laquelle il y aurait quelque manque de clarté dans la manière dont les critiques métaphysiques et méthodologiques d’Adorno se relient avec ses soucis sociaux et politiques—plus spécifiquement son désir de s’occuper de la souffrance réelle. Par ailleurs, cette étude contribue à l’intérêt en plein essor au marxisme d’Adorno, montrant que c’est dans ses engagements avec Marx qu’Adorno voit l’importance réelle et matérielle de sa critique de la métaphysique et de l’ontologie, ainsi que la possibilité de résister aux forces de la domination sociale.
62. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Timothy Howles La religion comme élément structurel du système philosophique de Bruno Latour
abstract | view |  rights & permissions
Cet article présente une analyse du thème de la religion dans l’oeuvre de Bruno Latour. Certains commentateurs affirment que la présence persistante du thème n’est qu’une manifestation de la piété catholique résiduelle de Latour et, ce faisant, mettent en cause l’ontologie pluraliste qu’il défend. M’inscrivant en faux face à ces critiques, je suggère que ce thème a constitué un argument dominant dès les premières étapes de sa carrière. Latour propose deux définitions de la religion. La première, que j’ai nommée « la Religion », a vocation à fermer le monde pluriel. La seconde, que Latour nomme « religion comme mode d’existence », ou [REL], est une expression de ce monde pluriel et, pour cette raison, peut être qualifiée de « rationnelle ». Si on perd de vue cet aspect, on risque de se priver du potentiel de critique de la situation de la modernité séculière que nous offre sa pensée.This paper examines the theme of religion in the work of Bruno Latour. Some critics have suggested that the persistent presence of this theme is an indication of a residual Catholic piety on the part of Latour and hence that it calls into question the pluralist ontology he advocates. However, I will argue that this theme has been a concern from the earliest stages of his career. In fact, Latour identifies two forms of religion as operating in the world. The first, which I will name “Religion,” serves to close down the plurality of the world. The second, which Latour himself names “religion as a mode of existence,” or [REL], is an expression of the plural world, and can be called rational for this reason. If this point is not well understood, the potential of Latour’s work for a critique of the situation of secular modernity risks being missed.
63. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Eve Seguin Un monde commun d’Arendt à Latour ?
abstract | view |  rights & permissions
Quand Bruno Latour introduit le « monde commun » dans son oeuvre à la fin des années 1990, ce syntagme est déjà fort connu en théorie politique où il circule largement depuis la parution en 1958 du magnum opus d’Hannah Arendt The Human Condition. Or, Latour ne se réclame pas d’Arendt quand il traite du monde commun et, s’il la mentionne à l’occasion, c’est toujours pour s’en distancer. En analysant les conceptualisations respectives de Latour et d’Arendt, le présent article vise à montrer qu’il existe bien un monde commun entre ces deux penseurs que tout semble éloigner.When Bruno Latour introduces the “common world” in his work at the end of the 1990s, this phrase is already well known in political theory thanks to the 1958 publication of Hannah Arendt’s magnum opus The Human Condition. Strangely enough, when he addresses the common world Latour does not claim to be a follower. If he mentions Arendt from time to time, it is always to distance himself from her. Through the analysis of the respective conceptualisations of Latour and Arendt, the present article aims to show that a common world does exist between these two authors who seemingly stand so far apart from one another.
64. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Nicolas Bencherki La théorie de l’acteur-réseau entre Latour et Simondon
abstract | view |  rights & permissions
Bruno Latour reconnaît l’influence de Gilbert Simondon sur son oeuvre, en particulier quant à sa compréhension de la technique. Latour semble ainsi réaliser en grande partie le programme de « non-anthropologie » de Simondon. Mais une apparente contradiction existe dans le traitement de l’énonciation par Latour : sa compréhension de la matérialité et des modes d’existence semble prendre le détour de la sémiotique. Cela a mené certains critiques à mettre en doute son approche de la matérialité. Toutefois, vue à travers la lentille de l’influence que Simondon a eue sur Latour, il est possible de relire la théorie latourienne de l’énonciation en comprenant la communication comme passage de l’action d’un être à l’autre, et la signification de cette action comme résultat de sa participation à un processus de constitution des êtres. Latour est donc résolument un penseur du décentrement de l’humain.Bruno Latour recognizes the influence of Gilbert Simondon on his work, especially with respect to his understanding of technique. Latour appears, in that sense, to actualize a large proportion of Simondon’s “non-anthropology”. Yet, what appears to be a contradiction remains in his treatment of enunciation: indeed, his understanding of materiality seems to take the detour of semiotics. This has led some critics to question his approach to materiality. However, seen through the lens of Simondon’s influence on him, it is possible to revisit Latour’s theory of enunciation and to understand communication as the passage of action from one being to the next, and signification as the outcome of action’s participation to the constitution process of a being. This way, Latour is a thinker resolutely committed to de-centering the focus of research away from human beings.
65. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Richard Janda, Mireille Fournier Du droit moderne au droit de la Terre: Une relecture de la jurisprudence de Bruno Latour dans son Enquête sur les modes d’existence
abstract | view |  rights & permissions
Les auteurs se penchent ici sur le droit comme « mode d’existence » des Modernes, tel que décrit par Bruno Latour dans son Enquête sur les modes d’existence (EME). Ils complètent dans un premier temps la cartographie de ce mode [DRO] et retracent le rôle joué par celui-ci dans l’Enquête de Latour. Dans un deuxième temps, ils s'interrogent sur les croisements et les harmoniques que génère ce mode [DRO] avec d’autres modes d’existence, notamment celui que Latour appelle [ORG] – le mode d’organisation éthique, sociale, commerciale. Ils articulent alors les difficultés posées par ces croisements et ces harmoniques, mais aussi ses aspects prometteurs pour l’avènement d’un nouveau droit de la Terre.The authors here reflect on the law as one of the modes of existence of the Moderns, as described in Bruno Latour’s An Inquiry into the Modes of Existence (AIME). They first seek to complete the cartography of this mode [LAW] and to retrace the role played by [LAW] in Latour’s Inquiry. Second, they reflect on the crossings and harmonics at play between [LAW] and other modes of existence, notably [ORG]—the mode of the ethical, social or commercial organization. They then articulate the difficulties posed by these crossings and harmonics, but also their promising aspects for the advent of a new law of the Earth.
66. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Robin Foot Le double repentir d’Austin: Enque·te sur le mode de traitement du langage par Latour
abstract | view |  rights & permissions
La théorie du langage adoptée par Latour dans ses enquêtes tourne le dos au « linguistic turn » et revient à une conception « descriptive » du langage. Cet article vise à questionner cette hypothèse à partir d’une enquête sur son rapport au langage. L’absence de référence à la théorie des actes de langage constitue un point d’entrée à ce questionnement.The theory of language adopted by Latour turns away from "linguistic turn" and comes down to a "descriptive" conception of language. This article seeks to question this hypothesis from a survey of its relationship to language. The lack of reference to the theory of speech acts constitutes a starting point to the issue.
67. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Thomas Wormald Peregrinations and Pathways: Malabou, Schelling, and Plasticity
abstract | view |  rights & permissions
This paper explores the relationship between the thought of Catherine Malabou and F. W. J. Schelling. It places Malabou and Schelling in a “plastic” dialogue to open up new aspects of and questions about Malabou’s concept of plasticity, and uses Malabou’s thought to open up ethico-political possibilities in and argue for the contemporary relevance of Schelling, ultimately exploring ways that these thinkers can mutually re-shape one another.Cet article explore la relation entre la pensée de Catherine Malabou et de F. W. J. Schelling. L’article place les deux penseurs en une dialogue « plastique » a􀏔in d’ouvrir sur des nouveaux aspects du concept de plasticité déployer par Malabou et pour relever des nouveaux questions à propos de ce concept. De plus, l’article déploie la pensée de Malabou pour déceler des possibilités éthico-politique dans la pensée de Schelling et pour plaider pour la pertinence contemporaine de ce dernier. En 􀏔in de compte, l’article explorera les façons dont ces deux penseurs peuvent se refaçonner l’un l’autre.
68. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Cynthia R. Nielsen On Poietic Remembering and Forgetting: Hermeneutic Recollection, “Immortality,” and Diotima’s Historico-Hermeneutic Leanings
abstract | view |  rights & permissions
Like human existence itself, our enduring legacies—whether poetic, ethical, political, or philosophical—continually unfold and require recurrent communal engagement and (re)enactment. In other words, an ongoing performance of signi􀏔icant works must occur, and this task requires the collective human activity of remembering or gathering-together-again. In Plato’s Symposium, Diotima provides an account of human pursuits of immortality through the creation of artifacts—including laws, poems, and philosophical discourses—that resonates with Gadamer’s account of our engagement with artworks and texts. This essay explores commonalities between Gadamer and Plato through the complex character of Diotima, whose teachings on the processive character of human existence and her understanding of knowledge as dynamic have largely been ignored.Comme l’existence humaine, notre héritage—qu’il soit poétique, éthique, politique ou philosophique—se développe continuellement et requiert un engagement commun et une remise en question permanente. Autrement dit, une représentation continue d’oeuvres signi 􀏔icatives doit se produire, exigeant l’activité humaine collective de re-mémoration et de ré-assemblement. Dans Le Banquet de Platon, Diotime explore les poursuites humaines de l’immortalité par l’invention d’artéfacts—incluant des lois, des poèmes et des discours philosophiques qui font écho à l’explication de Gadamer sur nos relations avec les oeuvres d’art et les textes. Cet essai s’interroge sur les points communs entre Platon et Gadamer à travers la complexité de Diotime dont l’enseignement sur le caractère ‘processif’ de l’existence humaine et sa compréhension du savoir tel un processus dynamique sont largement ignorés.
69. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Tiffany N. Tsantsoulas Sylvia Wynter’s Decolonial Rejoinder to Judith Butler’s Ethics of Vulnerability
abstract | view |  rights & permissions
Judith Butler argues for collective liberatory action grounded in ontological vulnerability. Yet descriptive social ontology alone provides neither normative ethical prescriptions nor direction for political action. I believe Butler tries to overcome this gap by appealing to equality as an ethical ideal. In this article, I reconstruct how equality operates in her transition from ontological vulnerability to prescriptive commitments. Then, turning to Sylvia Wynter, I argue Butler’s uncritical use of equality constrains the radical direction of her liberatory goals—􀏔irstly because it cannot mitigate the coloniality of Being, and secondly because she 􀏔igures the locus of critique as an anonymous and equally vulnerable body at the limits of the recognizably human. I conclude with Wynter’s demand for liberatory critique to arise out of speci􀏔ic decolonial locations of rupture from our historically situated, oppressive, and overrepresented genre of being human.Judith Butler soutient une notion d’action libératrice fondée sur la vulnérabilité ontologique. Pourtant, l'ontologie sociale descriptive ne fournit ni de prescriptions éthiques normatives ni de directives pour l'action politique. Je pense que Butler tente de surmonter cette lacune en faisant appel à l’égalité comme un idéal éthique. Dans cet article, je reconstruis la manière dont l’égalité opère dans sa transition depuis la vulnérabilité ontologique jusqu’aux engagements prescriptifs. Puis, avec Sylvia Wynter, j’af􀏔irme que Butler utilise l’égalité d’une manière qui limite la radicalité de ses objectifs libérateurs : premièrement, parce que Butler ne peut pas atténuer la colonialité de l'Être et deuxièmement, parce qu’elle désigne comme lieu de la critique un corps aussi anonyme que vulnérable aux limites de ce que l’on reconnaît comme humain. Je conclus avec la demande de Wynter selon laquelle la critique libératrice doit émerger à p artir d e l ieux d e r upture d écoloniaux s péci􀏔iques à n otre genre humain historiquement situé, oppressif et surreprésenté.
70. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Felix Ó Murchadha Timely/Untimely: The Rhythm of Things and the Time of Life
abstract | view |  rights & permissions
This article presents an understanding of time and temporality as adverbial. In normal discourse we speak of time as a condition of action, thought, and events: to intervene in a timely fashion, to live anachronistically or to be before her time. Adverbially understood, time is experienced in terms of an oscillation between the timely and the untimely. Crucial to this is rhythm, and access to time so understood is acoustic rather than visual. We hear time, we do not see it, or if we do see time we do so only through its rhythmic, acoustic, and indeed musical structure. Discussing the Book of Ecclesiastes, philosophers such as Nancy and Lefebvre, as well as music theorists, this article articulates the different rhythms of the timely/untimely. It shows time as a living rhythm between the “energy of beginnings” and mechanicity.Cet article présente une conception du temps comme adverbiale. Dans le discours normal, nous parlons du temps comme condition d'action, de pensée et d'événements: intervenir en temps opportun, vivre anachroniquement ou être avant son temps. Le temps adverbialement conçu est vécu en termes d'oscillation entre le temps opportun et le temps inopportun. Le rythme est crucial pour de telles relations et l'accès au temps ainsi conçu est plutôt acoustique que visuel. Nous entendons le temps, nous ne le voyons pas, ou, si en effet nous voyons le temps, ce n’est que de part sa structure rythmique, acoustique, et même musicale. Cet article énonce les différents rythmes de l’opportun et inopportun en traitant du Livre de l'Ecclésiaste et des philosophes tels que Nancy et Lefebvre ainsi qu’ à des théoriciens de la musique. Il montre le temps comme un rythme vivant entre «l'énergie des débuts» et la mécanicité.
71. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Jean Matthys, Delia Popa Avant-propos: L’obscur capital de nos subjectivations. Subjectivité et pouvoir à l’âge du capitalisme tardif
72. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Saulius Jurga How Can a Subject Be Reified?: The Role of “Thinglikeness” in Georg Lukács’s Account of Subjectivity in Capitalism
abstract | view |  rights & permissions
This paper examines Georg Lukács’s conception of rei􀏔ied subjectivity under capitalism. I claim that Lukács’s transition from his ethical pre-Marxist notion of the reified subject, to his early-Marxist understanding of capitalist reification of the subject contains the elements of a potential Lukácsian anti-critique of any epistemic or normative reinterpretation of his theory of reification. In particular, the shift in Lukács’s conceptualization of the thinglikeness of objects implied in his dialectical social theory points to a historically precise interpretation of the subject’s reification. The paper also suggests that Lukács’s project of dereification is rooted in the affective experience of reified subjects.Cet article examine la conception lukacsienne de la subjectivité réifiée en régime capitaliste. Mon propos est de montrer que le passage de la notion éthique pré-marxiste du sujet réifié à une compréhension marxiste précoce de la réification capitaliste du sujet chez Lukács contient des éléments d’une critique lukacsienne potentielle de toute réinterprétation normative de sa théorie de la réification. Le tournant dans la conceptualisation lukacsienne de l’apparente « choiséité » (Dinghaftigkeit) des objets, implicite dans la dialectique de sa théorie sociale, fait signe vers une interprétation historiquement précise de la réification du sujet. L’article suggère également que le projet lukacsien de la dé-réification est enraciné dans l’expérience affective des sujets réifiés.
73. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Thomas Telios Resisting the Creativity Narrative: Cornelius Castoriadis on the Fundaments of Capitalist Subjectivity
abstract | view |  rights & permissions
After its proliferation as a primarily psychological term in the literature of the late 1960s, creativity has since advanced to a core notion also for sociology. The first part of the paper tackles “the creativity narrative” according to three paradigmatic readings brought forward by Luc Boltanski and Ève Chiapello, Maurizio Lazzarato, and most recently Andreas Reckwitz. Despite the insightful accounts that those readings provide concerning the entanglement of creativity to capitalist ways of production, the practical consequences they offer regarding how to contest this entanglement are debatable. Therefore, in the second part of the article a fourth understanding of creativity is invoked that was proposed by Cornelius Castoriadis. As argued, the radicality of this concept lies in defining creativity as a mode of production of the subject’s psyche as a collective co-existence from which broader, necessarily collective practices can be derived.Après sa prolifération en tant que notion psychologique dans la littérature des années 1960, la créativité est aussi devenue une notion fondamentale pour la sociologie. La première partie de l’article aborde le « récit de la créativité » à partir des trois lectures paradigmatiques proposées par Luc Boltanski et Ève Chiapello, Maurizio Lazzarato et, plus récemment, par Andreas Reckwitz. Malgré le fait qu’elles éclairent de manière signi􀏔icative l’enchevêtrement de la créativité aux modes capitalistes de production, les conséquences pratiques que ces lectures tirent sur les contestations possibles de cet enchevêtrement sont sujettes au débat. C’est pourquoi, dans la deuxième partie de ce texte, une quatrième compréhension de la créativité est proposée à partir de Cornelius Castoriadis. La radicalité de ce concept repose sur sa dé􀏔inition en tant que mode de production du psychisme du sujet compris en tant que co-existence collective, à partir de laquelle des pratiques plus larges et nécessairement collectives peuvent découler.
74. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Marion Bernard La subjectivation dominée/dominante: Essai de traduction des phénoménologies de Simone de Beauvoir et Frantz Fanon
abstract | view |  rights & permissions
La pleine reconnaissance de l’existence du problème de la subjectivation sexuée ou colonisée conduit nécessairement à rendre relatif celui de la subjectivation dite « neutre ». Pourtant, le propre de la conscience dominante est de masquer son propre caractère de domination. Comment forcer la subjectivité dominante à se dévoiler? Nous proposons d’associer la description phénoménologique à une méthode de traduction depuis les expériences des dominé-e-s vers la reconstruction des expériences des dominant-e-s en tant que tel-les. Pour cela, nous partirons, dans une perspective intersectionnelle, des travaux phénoménologiques de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon.The full recognition of the problem of sexual or colonized subjectivation necessarily leads to question the neutrality of “normal subjectivity.” Yet the dominant consciousness tends to mask its own character of domination. How to force dominant subjectivity to reveal itself? We propose to associate the phenomenological description with a method of translation from the experiences of the dominated-ones to the reconstruction of the experiences of the dominants as such. For that, we will rely, in an intersectional perspective, on the phenomenological work of Simone de Beauvoir and Frantz Fanon.
75. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Nicolas Marion, Gábor Tverdota Hobo Sacer ou l’hypothèse de l’oppression nécropolitique des sans-abris
abstract | view |  rights & permissions
Cet article introduit l’hypothèse de l’oppression nécropolitique des sans-abris. Nous partons d’une analyse métaphorologique de propos tenus par les sans-abris sur leurs conditions d’existence, souvent décrites comme impliquant l’expérience vécue paradoxale d’une indifférenciation tendancielle entre la vie et la mort. Nous essayons de conceptualiser le contenu de ces descriptions en faisant appel au concept de nécropolitique développé par Norman Ajari dans le contexte des études critiques de la race. La nécropolitique sera comprise ici comme un idéal-type de gouvernance de la vie ne se réduisant ni à la biopolitique (soin de la vie de certaines populations), ni à la thanatopolitique (l’extermination de populations jugées indésirables), mais visant plutôt à brouiller les frontières qui séparent la mort de la vie. La nécropolitique est ce qui rend la vie quotidienne des sans-abris proprement invivable, aboutissant à cette vie vécue sous forme-de-mort dont font état les témoignages de certaines personnes sans-abri.This article introduces the hypothesis of the necropolitical oppression of the homeless. We begin with a metaphorological analysis of the discourses held by certain homeless persons regarding their conditions of existence, often described as involving the paradoxical experience of a tendential undifferentiation of life and death. We then build on the concept of necropolitics elaborated by Norman Ajari in the context of critical race theory. Necropolitics will be understood here as an ideal-type of the governance of life reducible neither to biopolitics (caring for the life of certain populations) nor to thanatopolitics (extermination of undesirable populations). Instead, the rationality of necropolitics as a form of oppression consists in constantly blurring the frontiers of life and death. In the case of the homeless, necropolitics is rendering their everyday life literally unlivable, an experience reflected in the analyzed testimonies of homeless persons.
76. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Dave Mesing From Structuralism to Points of Rupture: George Jackson and the Tactics of the Subject
abstract | view |  rights & permissions
This paper considers the ontological and political implications of the concept of the subject within structuralism. I turn first to Balibar in order to articulate structuralism as a tendency or movement rather than fixed set of positions, using some indications he has provided in order to demonstrate how thoroughly embedded the subject is as a problem within this tendency. I argue that Laclau and Mouffe’s work on hegemony deepens the political stakes of this problem while also introducing the grammar of strategy in an ambivalent and underdefined manner. Considering some possible options for understanding strategy within a structuralist framework, I contend that a stronger theoretical account of strategy is necessary. In order to provide some outlines for such a project, I conclude the analysis by emphasizing the contribution that George Jackson’s writings can provide to this framework, suggesting that the role of the subject should be assigned to tactics.Cet article analyse les implications ontologiques et politiques du concept structuraliste de sujet. En me tournant dans un premier temps vers les indications de Balibar concernant l’intrication profonde du problème du sujet au sein du structuralisme, je montre que ce dernier devrait être compris comme une tendance ou un mouvement plutôt que comme une position philosophique définitive. Je montre ensuite que le travail de Laclau et Mouffe sur l’hégémonie permet d’approfondir les enjeux politiques de ce problème, tout en introduisant de manière ambivalente et prédéfinie la grammaire de la stratégie. En considérant quelques options possibles pour comprendre la stratégie dans une perspective structuraliste, je soutiens la nécessité de l’approcher théoriquement de manière plus puissante. En guise d’esquisse d’un tel projet, je conclus mon analyse avec la contribution qu’y apportent les écrits de George Jackson, en suggérant que le rôle du sujet devrait revenir à la tactique.
77. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Fabio Bruschi Racist Subjectivation, Capitalism, and Colonialism: Decolonizing Thought Beyond Education
abstract | view |  rights & permissions
This article highlights the impasses of anti-racist struggles that understand racism as an opinion or a prejudice and use education as their only means for addressing it. Racism should rather be understood as a socio-historical subjective structure rooted in the process of constitution of the division of labour on a global scale through colonialism, a process that was crucial to the institution of capitalism. This is why we will put forth the importance of rejecting the narrations that camouflage colonization with the idea of civilization, and the necessity to produce decolonial counter-histories. We will thus claim that such an endeavor should start from the struggles of racialized peoples against the different forms of coloniality—that is, from the refusal by racialized peoples of the representations that are imposed on them, and from their repositioning on the basis of their alterity. Only the position of a powerful alterity can in fact make possible a real equality.Cet article met en évidence les impasses des luttes antiracistes qui conçoivent le racisme comme une opinion ou un préjugé et utilisent l’éducation comme le seul moyen d’y remédier. Le racisme devrait plutôt être compris comme une structure socio-historique subjective qui s’enracine dans le procès de constitution de la division mondiale du travail par le colonialisme, un procès qui a été décisif pour l’institution du capitalisme. C’est pourquoi nous mettrons en avant le caractère problématique des récits qui recouvrent la colonisation de l’idée de civilisation et la nécessité de produire des contre-histoires décoloniales. Il s’agira alors de montrer que, pour ce faire, il faut partir des luttes des racisés contre les différentes formes de colonialité—c’est-à-dire du refus par les racisés des représentations qui leur sont adressées et de leur repositionnement à partir de leur altérité. Seule la position d’une altérité puissante peut, en effet, rendre possible une égalité réelle.
78. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Andrea Cavazzini, Jean Matthys Sujet, narcissisme et infini: Notes sur les subjectivations capitalistes
abstract | view |  rights & permissions
Cet article discute, à travers le parcours critique d’un récent ouvrage d’Anselm Jappe, la thèse d’une illimitation « narcissique » constitutive de la forme subjective propre aux rapports de production capitalistes contemporains. Montrant que cette perspective est fondée sur une conception monolithique et unilatérale de l’histoire du capital et de ses sujets, ainsi que sur une réduction illégitime de toute forme d’in􀏔inité au « mauvais in􀏔ini » de l’illimitation, nous soutenons la nécessité de penser un infini positif irréductible tant à l’illimitation abstraite de la valorisation qu’aux dispositifs capitalistes qui limitent les puissances d’autodétermination et d’autoactivation des individus.This article critically discusses the thesis, recently developed by Anselm Jappe, of a “narcissistic” illimitation constitutive of the subjective form typical of contemporary capitalist relations of production. By showing that this perspective is grounded on a monolithic and one-sided conception of the history of capital and its subjects, as well as on an illegitimate reduction of every form of infinity to the “bad infinity” of illimitation, we defend the necessity to conceive a positive form of infinity, irreducible to both the abstract illimitation of valorization and the capitalist apparatuses that limit the individual power of self-determination and self-activity.
79. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Jean-Luc Nancy Préface à la traduction
80. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Jean-Luc Nancy, Thomas Lewis Preface to the Translation