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21. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 4 > Issue: 3
Gerhard Meyer Krisenpolitik und Planwirtschaft
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The body of measures promulgated to deal with the emergency of the depression is frequently linked up with the idea of a planned economy. That emergency measures have little or no essential connection with planning is the central thesis of this essay.The author discusses the four most important premises of the emergency measures : the intensity of the depression, the degree of organization reached by the country in depression, its social stratification, and its political set-up. Two emergency methods are distinguished. On the one hand, an attempt is made to set the price mechanism in operation by lowering production costs, principally wages but also interest rates, rents, etc. The same adaption is aimed at by measures of state intervention which try to boost prices particularly by restriction of production and of imports. The second method, which has been used in an unprecedented manner during the present depression, attempts to stop the cumulative deflationary process by credit and monetary measures, as well as by public works.The effects of the emergency measures in some of the more important countries are discussed briefly. The author believes that a major part of these measures was necessitated by the course of events, but that their effect will be conflicting and of only short duration.Le but du travail est d'indiquer les idées les plus importantes pour comprendre et juger la politique de crise et de montrer qu'il ne saurait être question de considérer aucune des mesures prises comme un véritable plan. Par politique de crise, on entend les mesures destinées à atténuer ou surmonter une crise économique existante, par opposition à une „politique de conjoncture“ qui tend à une économie sans crise.L'auteur analyse les quatre prémisses fondamentales d'une politique de crise : profondeur de la dépression, degré d'organisation économique, structure sociale et organisation politique du pays atteint par la crise. On distingue deux méthodes employées pour combattre la crise. La politique d'adaptation, sous sa forme libérale, cherche à renforcer l'automatisme du marché, en diminuant les frais de production, etc. Les procédés d'intervention, dans la politique d'adaptation, ont pour objet l'augmentation des prix, avant tout à l'aide de restrictions de production et d'importation. La deuxième méthode, appliquée dans la crise actuelle avec une ampleur jamais encore connue, tâche d'arrêter le processus de déflation par des mouvements contraires. Les moyens principaux sont des mesures qui concernent le crédit et la monnaie, et des travaux publics. L'action d'ensemble de la politique de crise dans quelques pays importants est rapidement étudiée, à la fin de l'article. Encore que l'auteur considère une grande partie des mesures prises contre la crise comme inévitables, il tient leur action pour contradictoire et à courte échéance.
22. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 1
Herbert Marcuse Zum Begriff des Wesens
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Dans les tentatives pour donner à la philosophie un fondement nouveau, le concept d’essence constitue le point central de la discussion, La phénoménologie de Husserl aussi bien que Feidétique de Scheler et de ses successeurs avait pour but de fonder, grâce à la doctrine de l’essence, une connaissance absolument certaine des vérités intemporelles. Cette prétention montre que la doctrine moderne de l’essence est la dernière étape de la pensée bourgeoise dont l’origine est la philosophie de Descartes. L’article se propose d’interpréter les différentes conceptions de l’essence en tant que moments de l’évolution historique de cette pensée bourgeoise. La bourgeoisie dans sa période ascendante exigeait des vérités essentielles qu’elles fussent capables de se justifier devant la raison critique autonome de l’individu : au contraire la philosophie moderne fait de l’essence l’objet d’une intuition que la raison doit accepter telle quelle. Les tendances rationnelles de la doctrine de l’essence sont refoulées : la raison devient réceptrice, hétéronome. Cette démission de la raison critique reflète l’adaptation de la philosophie à l’idéologie antirationaliste des systèmes nouveaux d’autorité : dans la dernière phase de l’évolution, la doctrine de l’essence devient mythologie politique. Le positivisme représente l’opposition non dialectique à cette doctrine de l’essence : il veut entièrement chasser de la science le concept d’essence, mais du même coup il tombe dans le défaut de rabaisser tous les faits sur le même plan, sans établir entre eux de différences. Dans l’idée d’essence opposée au phénomène sont contenus des éléments positifs, critique de la réalité « mauvaise », processus de réalisation des possibilités aflxthentiques de l’homme et des choses. Ces éléments positifs, la doctrine dialectique de l’essence les conserve. — La deuxième partie du travail cherche à montrer la formation du concept d’essence dans la philosophie dialectique qui, grâce à ce concept, surmonte le relativisme sans retomber dans la métaphysique dogmatique. L’opposition de l’essence et du phénomène est conçue ici comme une relation historique, et dans la constitution de celle-ci les intérêts sociaux de la théorie pénètrent à titre d’élément constitutif. La praxis historique à laquelle la théorie est liée et qui doit supprimer (aufheben) l’opposition, rend les intérêts particuliers vraiment généraux et fonde un type nouveau de vérité universelle. Le concept d'essence qui est au centre de la doctrine dialectique et qui détermine tous les autres concepts est le concept de l’homme. Le souci d’atteindre l’homme véritable remplace le souci de connaissance absolument certaine qui caractérise la philosophie idéaliste. De même que les formes phénoménales de l’henime et des choses ont leur origine dans la structure sociale présente, ainsi cette structure dessine à l’avance l’image de l’essence et des possibilités humaines que l’homme doit comprendre comme des tâches historiques, dont la voie de réalisation est marquée par la réalité elle-même.During the last decades the concept of essence has been widely discussed in the various attempts to seek a new foundation for philosophy. Both the phenomenology of E. Husserl and the theory of essence of M. Scheler and his followers were devoted to discovering through their theories of reality the unconditioned and exact knowledge of eternal verities. This attempt characterizes modern theory of reality as the last stage of bourgeois thought which began with Descartes. — The article endeavors to interpret the various conceptions of essence as specific stages of the historical development of that thought. With the rise of modern society the demand was made that the essential verities justify themselves before the critical and autonomous reason of the individual, whereas contemporary theory regards them as objects of an intuition and believes that reason has to accept them in the way in which they manifest themselves. The critical and rational tendencies in the theory of reality are abandoned, reason becomes receptive and heteronomous. This abdication of autonomous critical reason mirrors the adjustment of philosophy to the anti-rational ideology of the new form of authoritarian state. In the last phase of development the theory of reality turns out to be political mythology. — Positivism represents the undialectical opposition to this theory of reality. It wishes to remove completely the concept of essence from science, but thereby arrives only at an indifferent levelling of all facts. The idea of reality as opposed to appearance contains the positive elements of a critique of reality and of the process of realization of the essential potentialities of man and things. They are preserved in the dialectical conception of reality. — The second part of the essay attempts to point out the function of the concept of reality in dialectical philosophy, with the help of which it overcomes relativism. The opposition between appearance and reality is here conceived as a historical relationship, in the determination of which enter as integral elements the social interests of the theory. In the course of the historical trend, with which the theory is bound up and which is supposed to abolish the opposition between appearance and reality, the particular interests become truly general, and a new kind of universally valid truth arises. Reality which stands at the center of the dialectical theory and determines all other concepts, refers primarily to the essence of man. Concern about concrete man is taking the place of concern about the unconditioned exact truth of idealist philosophy. In the same way as man’s (and thing’s) forms of appearance is grounded in the present social structure, likewise the idea of his essence and the process of its realization arise out of this structure, and its realization must be conceived as a historical task.
23. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 1
Hilde Weiss Die „Enquête Ouvrière“ von Karl Marx
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Most of the surveys that were undertaken in the 19th century, particularly in France, among workers, were conducted essentially from viewpoints of social legislation, philanthropy, or were even animated by a bias against the labor movement. Marx, however, in the survey that he initiated in 1880, not only wanted to deliver information on working and living conditions of the workers to the public, but tried to clarify by the questionnaires the thoughts of the workers themselves on their own situation and its social causes. The questionnaire containing about one hundred different questions utilizes, therefore, in adapting itself to the labor movement of the time and the character of the workers' education, the relevant categories of the Marxian theory of society.As an appendix, the essay contains a german translation of the questionnaire itself.Les enquêtes sur la situation sociale des ouvriers organisées dans le cours du xixe siècle en Angleterre et surtout en France, étaient entreprises avec des intentions de politique sociale ou de philanthropie ou même d’hostilité contre le mouvement ouvrier. Elles n’avaient souvent qu’un intérêt déterminé, limité à la mise au jour de l’état des choses réeL Au contraire, lorsque Marx organise en 1880 une enquête par questionnaires,, il ne veut pas seulement donner à l’opinion publique des informations précises sur les conditions de travail et de vie des ouvriers français ; le questionnaire qui, pour la première fois, s’adresse exclusivement aux ouvriers, eux-mêmes doit aussi servir à éclairer la classe ouvrière elle-même sur sa situation réelle et les causes sociales de sa misère. Aussi le questionnaire détaillé, qui comprend 100 questions, utilise-t-il les catégories essentielles de la théorie marxiste de la société de manière adaptée à l’état du mouvement ouvrier et à l’éducation de la classe ouvrière à cette époque.On a reproduit, en appendice de l’article, une traduction allemande du questionnaire.
24. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 1
Kurt Mandelbaum Neuere Literatur über technologische Arbeitslosigkeit
25. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 2
Max Horkheimer Egoismus und Freiheitsbewegung: Zur Anthropologie des bürgerlichen Zeitalters
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In modern literature on the nature of man, we find two main trends : a pessimistic and an optimistic interpretation. Superficially they appear to be mutually exclusive. The first, which usually accepts Machiavelli as its authority, represents human beings as fundamentally evil ; the second, of which Rousseau is the outstanding exponent, depicts man as good by nature.The author demonstrates that both trends are identical in one fundamental aspect, namely that they reject an entire set of impulses comprehensively defined as egoistic. A scale of values that counsels an amenable attitude and consideration of one's neighbor and the public weal, and rejects all egoistical indifference, conditions the practical and theoretical morals of the times.The picture of man inherent in such conceptions does not, however, conform to reality. Endeavoring to explain the obvious contradiction between reality and the moral attitude in modern times, the author analyses the social-psychological situation as evidenced in several outstanding historical events. The Roman revolt of Cola di Rienzo, the movement of Savonarola, the Reformation and the French Revolution, which are described as typical, reveal distinct similarities. Rural and urban masses, whose situation has become unbearable, slide off in a revolutionary direction. This movement is then channelled off by the propertied classes in such a way as to permit them to effect the changes they want in administration, in political, legal and religious institutions. Those impulses of the masses which transgress such demands are diverted into an inner spiritual revival. This accounts largely for the similarities of such events.From such conceptions, the author develops the significance of the modern leader, the endowment of him with magic qualities, the importance of symbols and festivities, the significance of speech, the ever-recurring cry for a revival of the soul, the substitution of new for old „elites“, religious devotion, and the anchorage of poverty in the eternal essence of things. While these phenomena occupy the foreground of the scene in such movements as those described, they are also effective in everyday life. In this way, the function of the moral ideal in incorporating the masses into the framework of existing society is revealed. Asceticism, which is closely connected with these phenomena, during the entire period of individualism has exercised a potent civilizing function, and has contributed towards the development of those human and objective elements necessary for the attainment of a higher historical level. An integral part of the social mechanism of the modern epoch is the process of turning the flow of life inward into a purification of the soul.On the other hand, the depreciation of the individual's happiness, which is reflected in the moral ideal and which, under the ruling social conditions is confirmed daily through the insecurity of life, brings forth a general nihilism which finds expression in the indifference and coolness of human beings towards each other, as well as in various manifestations of barbarism in this epoch.The author maintains that selfishness as a general characteristic of the modern type of man may be traced directly to the social structure, which implies the isolation of the individual. His analysis of the historical events is intended to make the connection more concrete. Thus the study attempts to contribute towards an understanding of the present, in demonstrating that some of its terrifying psychological phenomena are not isolated and accidental, but related to the entire history of the epoch.Dans la littérature anthropologique des temps modernes, on distingue parfois deux tendances, Y une pessimiste et l'autre optimiste. La première, que Ton rapporte généralement à Machiavel, considère l'homme comme essentiellement mauvais ; pour l'autre, dont Rousseau est un représentant typique, l'homme est à l'origine bon. Horkheimer montre que les deux tendances se rencontrent en un point capital : elles rejettent une série d'impulsions naturelles que l'on peut d'un mot désigner comme égoïstes. L'anthropologie, la morale de cette époque posent comme évidente une certaine échelle des valeurs, elles réservent les éloges à une mentalité sociale faite de dévouement au prochain et à la communauté et condamnent tout égoïsme décidé à s'affirmer sans égard à autrui.Cependant ce modèle de l'homme se trouve être en opposition flagrante avec la réalité. Pour expliquer cette tension entre l'être réel et l'idéal de l'homme, H. analyse la situation psychologique et sociale lors de certains événements historiques. La révolte romaine de Cola di Rienzo, le mouvement de Savonarole, la Réforme et la Révolution française, que H. considère comme typiques, présentent certaines analogies. Des masses paysannes et urbaines, dont la situation est devenue insupportable, passent à un mouvement révolutionnaire. Ce mouvement est détourné dans une direction favorable aux classes possédantes par ces classes elles-mêmes, qui utilisent la révolte en vue de revendications bourgeoises, telles que réorganisation administrative, réorganisation des formes politiques, juridiques et religieuses. Dans la mesure où les aspirations des masses vont au delà de ces revendications, ces aspirations sont orientées vers un renouvellement moral et spirituel — elles sont intériorisées. Ainsi s'explique la similitude observée dans le dynamisme de ces événements. H. étudie surtout le rôle du chef bourgeois, les qualités magiques qu'on prête à sa personnalité, l'importance des symboles et des fêtes, la signification du discours, l'appel à la rénovation intérieure, la relève des vieilles élites par des élites nouvelles, l'émotion religieuse, la justification de la pauvreté comme inhérente à la nature éternelle des choses. L'étude de tous ces phénomènes, qui sans doute apparaissent plus nettement dans les révoltes de l'époque bourgeoise, mais qui n'en sont pas moins efficaces dans ce qu'on appelle la vie quotidienne — cette étude montre la fonction que remplit le modèle moral dans l'intégration des masses à la société existante. Le sentiment ascétique, lié à ce modèle, a exercé une puissante action civilisatrice à travers toute l'époque de l'individualisme, et il a contribué à l'évolution matérielle et humaine vers un niveau historique supérieur. L'intériorisation appartient aux mécanismes sociaux de l'époque bourgeoise. D'autre part, le sentiment, impliqué par cet idéal, que le bonheur personnel a peu de prix, sentiment, au reste confirmé chaque jour par l'incertitude de la vie dans les conditions sociales existantes, mène à un nihilisme universel, qui s'est manifesté aussi bien dans la froideur et l'indifférence des hommes les uns à l'égard des autres que dans certains phénomènes de barbarie de cette époque.D'après H., l'égoïsme dans le caractère du type moderne de l'homme, s'explique immédiatement par une structure sociale qui comporte l'isolement de l'individu ; les événements historiques qu'il analyse devraient cependant servir à rendre cette explication plus concrète. Ainsi l'étude veut contribuer à ce que le présent et ses terribles phénomènes psychiques n'apparaissent plus comme isolés et, pour ainsi dire, accidentels, mais s'insèrent au contraire dans l'ensemble historique que représente notre époque.
26. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 2
Hektor Rottweiler Über Jazz
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The social function of jazz in its theoretical aspects is the subject of the present article. The author opens his discussion with a technical analysis of jazz music, on the basis of which the social significance of jazz phenomena is elucidated.The peculiar effects of jazz music are by no means limited to the upper layers of society ; they permeate the whole of society. The music has a pseudo-democratic quality, characteristic of the monopolistic phase of capitalism.Jazz music is usually trite, and its orginality, however limited, manifests itself chiefly in the variations of forms in which it is reproduced*The realm of jazz ranges from „salon music“ to the military march* The former expresses a false individualism ; the latter a false collectivism. The Jazz represents a sort of conduit between these two poles, particularly in its form of „hot music“. A theory of jazz will have to dwell especially on this ambivalence. Its meaning is explained by an analogy to eccentric clowns whose inability to obey the norm of regular movement reveals itself finally as a superiority over these rules, which allows the eccentric to play with them. Thus the idea of jazz is to prove that divergence from the norm is observed as a rule throughout the total structure.The pattern of this breaking and observing of the rule at the same time is the syncope. The mechanism of its function is interpreted as a kind of unconscious and paradoxical unity of fear and fulfillment, through obedience and reward by society. The antagonistic character of jazz is expressed by the formula that the „subject of jazz“ permits itself to be annihilated by society in order to feel itself endorsed and vindicated by society.L'article présente certains éléments d'une théorie sociale du Jazz* Il utilise en particulier l'analyse technique, dont les résultats sont interprétés comme expression psychologique de réalités sociales. Le Jazz est défini „phénomène d'interférence“ entre une liberté d'improvisation du sujet, liberté tout apparente, et l'instance sociale à laquelle le sujet est soumis et qui est représenté dans la musique par le rythme et le son fondamentaux rigidement maintenus. Le Jazz lui-même n'est pas irrationnel ou archaïque, il est donné comme tel, il est „fuite du monde des marchandises dans le monde des marchandises“ ; ses traits archaïques sont en tant que tels modernes, c'est-à-dire des régressions psychologiques. C'est pourquoi, précisément en tant que marchandise, il doit se donner à la fois pour ancien et nouveau, original et banal.A l'origine, le produit est banal, originales sont, dans des limites très étroites, les transformations de celui-ci par la reproduction. Mais l'apparente liberté de la reproduction est démasquée par la démonstration qu'elle ne touche pas à la „substance“ banale. Même la rationalisation, en apparence progressive, du processus du travail entre production et reproduction ne correspond pas à la réalité. Particulièrement importante, sur ce point,, est la signification de l'amateur comme représentant du public. Au pôle opposé on trouve la musique d'art d'hier, dépravée et dépouillée de ses éléments progressifs : celle de l'impressionnisme.L'extension du Jazz est limitée par les pôles extrêmes de la musique de salon d'une part, et de la marche d'autre part, celle-là expression d'une illusoire subjectivité, celle-ci expression d'une instance sociale inhumaine. Entre ces extrêmes la „Hot Musique“ prend une position intermédiaire paradoxale et elle s’est stabilisée aujourd’hui en „Jazz classique“. C’est celui-ci que doit considérer en premier lieu la théorie du Jazz. Celle-ci est rapprochée de la figure de 1’ „excentrique“ : de même que l’incapacité de celui-ci d’obéir aux lois du mouvement s’affirme comme un jeu supérieur, ainsi l’idée du Jazz est de démontrer la rupture de la norme — la syncope — à travers toute la structure comme l’achèvement de la norme même. Le mécanisme qui agit dans ce cas, comme dans celui des „steeps“ ralentis (Gehtanz) est de nature érotique : unité d’angoisse, de tentative d’évasion, et d’assouvissement par le fait de trouver dans la société à la fois place et récompense.
27. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 3
Leo Löwenthal Das Individuum in der individualistischen Gesellschaft: Bemerkungen über Ibsen
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Ibsen’s plays can be interpreted as experiments in which the ideology of individualism is confronted with the realities of an individualistic society. The result allows of no misunderstanding. The individual has no real chance.Ibsen makes as good a case as possible for the ideology of individualism, because in the choice of his subjects he usually avoids the social problems proper, the questions of poverty and starvation, and concentrates his attention nearly exclusively on private life and spiritual conflicts. This first omission, however, turns into a radical attack. In Ibsen’s plays the soul, this fundamental conception of modern ideology, reveals itself as a focal point of all the social contradictions. In the psychological analysis within his plays, reality acquires a stronger pungency and harsher bitterness than in most of the plays of social propaganda of the time. Even in their private lives, men are mirrored as being dominated by the laws of a society based on private property and competition. A real development of their personalities is denied them. The more they attempt consciously to achieve this, the more intense grow the conflicts within themselves and with others.Ibsen returns to this fundamental conflict ever again in the relationship of man and wife, of parent and child, of lover and beloved. The indomitable influence of these social and economic forces permeates every single trait of his characters, pervades the general atmosphere of his plays : the inexorability of social conditions, which subject the destiny of the individual to the play of blind accident, is echoed in the fear and the terror that animate these plays and that embrace even amorous relationships. Abstract idealistic programs do not change such impotence as the playwright portrays, but help to safeguard it.But Ibsen is not a pessimist. The female characters that he creates represent a glance towards a freer development of humanity. They represent the ability to achieve real happiness and real enjoyment. The demands of these women, which seem egoistic but are clung to with determination of real conviction, are superior to the idealistic assurances of the men who, in reality, bow to the power of the material facts of life.There is a certain rigorousness and utopianism in Ibsen which he shares with certain tendencies of modern society, tendencies to which his conscious intentions are opposed. More characteristic for his general significance, however, is his critical attitude, that would do away with the misery of his time in order to pave the way for a life of real happiness. Because of his individualistic starting point, and in spite of it, he remains a resolute enemy of bourgeois individualism.Les drames d'Ibsen peuvent être considérés comme une expérience qui confronte l'idéologie individualiste avec la réalité de la société individualiste. Le résultat est clair : il apparaît que l'individu n'y a pas de chances réelles. Ibsen rend la justification de l'idéologie bourgeoise aussi facile que possible : il n'aborde guère, dans le choix de sa matière, les questions sociales à proprement parler, la misère matérielle, il se contente presque uniquement de la vie privée et de l'intimité du sujet. Mais en fait, cette concession devient une accusation radicale. L'âme— ce concept fondamental de l'idéologie bourgeoise — se révèle, dans l'oeuvre d'Ibsen, comme le réflexe des contradictions sociales. Par l'analyse psychologique et dramatique des individus, la réalité amère du système „harmonique“ est mise dans une lumière plus crue que dans la plus grande partie de la littérature à tendances sociales de l'époque. Même en tant que personnes, les hommes sont dominés par les lois d'une société, fondée uniquement sur la propriété privée et la concurrence. Un véritable déploîment de leur individualité leur est interdit ; ils sont les victimes d'antagonismes avec eux-mêmes et avec les autres, antagonismes d'autant plus profonds qu'ils cherchent consciemment à mener leur vie individuelle. L'analyse d'Ibsen est particulièrement frappante lorsqu'elle s'attache aux relations entre époux, amants, parents et enfants. L'auteur suit l'influence insurmontable des puissances économiques et sociales jusque dans les traits de caractère les plus particuliers ; de même, ces puissances commandent l'atmosphère générale des pièces : l'angoisse et l'horreur qui les traversent et qui pénètrent jusqu'aux relations érotiques, reproduisent le caractère impitoyable d'une société où chaque destin individuel est livré au hasard aveugle. En même temps, le poète montre que des revendications idéalistes et abstraites contribuent plutôt à la stabilisation de cette impuissance.Cependant, Ibsen n'est nullement pessimiste. Les grandes figures de femmes nous font apercevoir des perspectives d'un développement plus libre de l'être humain : elles représentent la capacité de véritable bonheur et de jouissance authentique. Les revendications, en apparence égoïstes, que ces femmes maintiennent sans fléchir, sont supérieures, même moralement, aux affirmations des hommes qui, en pratique, se soumettent constamment à la force brutale des faits.Dans un dernier paragraphe, on fait la part des tendances progressistes et conservatrices d'Ibsen. Un certain rigorisme, l'agnosticisme et l'utopisme — lequel se trouve surtout dans son idée de la force rédemptrice de la nature — lient Ibsen aux tendances de la société bourgeoise que consciemment il combat. Cependant le motif critique le caractérise plus authentiquement : mettre un terme à la misère du présent qui est un obstacle au bonheur humain. C'est ainsi que, en dépit et à cause de son point de départ idéaliste, Ibsen reste un adversaire décidé de l'idéalisme bourgeois.
28. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 3
Max Horkheimer Zu Theodor Haecker: Der Christ und die Geschichte
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If Haecker's book on History and the Attitude of the Christian be considered as an index, there seems to be a strong humanistic current in present day Catholicism. Haecker develops in his book the Christian belief that history manifests the will of God, and that all wars, upheavals and revolutions really occur for the salvation of the soul of the individual. He opposes the modern trend to deify nation and race, and presents the elevation of man from his fall, and his return to God, as the eternal goal of all that ever happens. Because Haecker insists upon the intrinsic value of each single man, because he refuses to accept the ruling totalitarian ideology of the day, even the non-Catholic can go a long way with him in his humanism.Horkheimer, however, demonstrates that the connection between this kind of humanism and Catholicism is a very loose one. The deep understanding of human misery that is evident in Haecker's pages fits other convictions and persuasions just as well as it does a Catholic philosophy. Haecker's contention that to reject a sense and a meaning transcending the temporal world is to drive man to despair, does not invalidate the rejection of a supernatural significance. Despair is no argument against truth. Grief over the present is well justified ; nevertheless an attitude is possible which permits of a positive cooperation in the historical tasks of the day.Le livre de Haecker sur la philosophie chrétienne de l'histoire donne à Horkheimer l'occasion de présenter quelques remarques de principe au sujet du courant humaniste dans le catholicisme contemporain. Haecker développe Vidée chrétienne que l'histoire est soumise à la volonté de Dieu, et que dans toutes les guerres, les crises et les révolutions, c'est en vérité le salut de l'âme individuelle qui est en jeu. Il s'oppose à la divinisation moderne du peuple et de la race, et montre dans le relèvement de l'homme après la chute et dans son retour à Dieu le but éternel du devenir. Dans cette affirmation de la valeur de chaque personne, dans la négation des idéologies totalitaires régnantes, s’exprime un humanisme que le philosophe non-catholique peut reconnaître et approuver.Cependant, Horkheimer indique que le lien de cet humanisme et du catholicisme est — logiquement — très lâche. La compréhension de la misère humaine, qui apparaît dans le livre de Haecker, ne peut nullement confirmer la vision catholique du monde, elle s'adapte aussi bien à d'autres convictions. Certes, on comprend l'affirmation de Haecker que le refus de la transcendance doit mener l'homme au désespoir ; mais la négation d'une signification supranaturelle n'est pas ainsi réfutée : le désespoir n'est pas un argument contre la vérité. La tristesse légitime que nous inspire le présent, appelle, bien loin de l'exclure, la décision de travailler aux tâches que l'histoire nous assigne.
29. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 3
Felix Weil Neuere Literatur zum „New Deal“
30. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 3
Erich Baumann Keynes' Revision der liberalistischen Nationalökonomie
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In his new book Keynes wishes to prove that since Ricardo's times liberalistic economics have proceeded from unreal premises of such nature that their theses are inapplicable to economic reality. This should explain the failure of economic theoreticians in all decisive problems of political economy. K.'s newly presented „General Theory“ is analyzed in the above article. Insofar as this theory contains true statements, it offers, in Baumann's opinion, only fresh formulations of long since known facts, and whatever new it offers, particularly the introduction of psychological factors as determinants of the economic process, turns out to be untenable. The significance of the „General Theory“ lies in the attempt at giving a theoretical justification to the neomercantilistic economic policy.Dans son nouveau livre, Keynes veut démontrer que, depuis Ricardo, l'économie libérale part d'hypothèses si irréelles, que ses propositions ne sont pas applicables à la réalité. Ainsi s'explique l'échec des théoriciens économiques dans toutes les questions décisives de la politique économique. La nouvelle théorie générale de K. est analysée dans l'article ci-dessus. Dans la mesure où elle est exacte, elle apporte seulement, d'après Baumann, une expression nouvelle de faits connus depuis longtemps. En revanche, ce qu'elle apporte de nouveau, avant tout l'introduction de facteurs psychologiques comme facteurs déterminants du processus économique, ne résiste pas à la critique. La „théorie générale“ représente une tentative pour justifier par la théorie le néo-mercantilisme ; c'est là sa véritable signification.
31. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 5 > Issue: 3
Max Horkheimer Nachbemerkung zu Greers Buch
32. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 1
Max Horkheimer Vorwort zum sechsten Jahrgang
33. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 1
Max Horkheimer Der neueste Angriff auf die Metaphysik
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Metaphysics and science stand opposed in modern times. In the average mind, aspects of each exist side by side without real unity. Philosophers have for centuries struggled to resolve the contradictions and to give the intelligible universe a true unity. The modern school of „logical empiricism“ seeks to achieve harmony by attributing validity only to the physical sciences. All statements that cannot be reduced to the concepts and judgments of the specialized disciplines are devoid of meaning for this school.Each of the two components of this philosophy, namely, a certain form of logic and empiricism, contains errors. Traditional empiricism maintained that all knowledge is compounded from isolated perceptions. The new doctrine, however, holds that science has no immediate concern with perceptions, but that the statements of observers announcing such perceptions — „protocol statements“ as they are called — constitute its only subject matter. The task of science is to organize this material in such a way that predictions may be made from it. The author attempts to show that this description holds only for a particular function of knowledge, which, to be sure, is highly significant for industry and technology. To the extent that thought is not limited to these ends, it performs other functions. Thought plays a particularly important role in establishing perceptions and in constructing a theoretical reflection of living reality. Empiricism totally ignores thought, together with all the intellectual factors which, bound up with definite interests, sketch a living picture of reality. The concept of history, which is only intelligible from subjectively determined goals, belongs among those concepts which logical empiricism must inevitably misconstrue because of its behavioristic theory of man.Logistics, which modern empiricism adopts, is basically nothing but the old formal logic, enriched by a few theories and symbolic techniques. In the author’s opinion, the separation of the form and content of knowledge, which is fundamental for logistics, has dubious validity. Confronted with more complex structures of knowledge, comprehensible only in their totality, logistics reveals its impotence. Furthermore, logistics conflicts with empiricism itself. Having derived their propositions from limited material, the empiricists should claim only limited validity for logistics, if they are consistent in their doctrine. But in setting itself up as a norm for criticizing metaphysical statements, logistics shows that it contradicts a doctrine which has use for facts alone.Thus, logical empiricism does not destroy metaphysics. Since it subsumes under the term metaphysics all thought which transcends the special disciplines, romantic illusions as well as dialectical theories, it misunderstands the decisive contradictions of the present situation. In fact, it contributes to the general confusion, to a large extent. However important the achievements of the logical empiricists may be in special fields, they have failed to work out a clear philosophy. Métaphysique et science s’opposent dans les temps modernes. Des éléments empruntés aux deux modes de pensée se juxtaposent sans s’unir dans la conscience moyenne. Depuis des siècles, les philosophes s’efforcent de résoudre les contradictions et de donner à l’univers de notre intelligence une unité véritable. L’école moderne de „l’empirisme logique“ veut arriver à cette harmonie en ne reconnaissant de valeur qu’aux sciences positives. Dans la mesure où des opinions ne se laissent pas réduire aux concepts et aux jugements des disciplines spécialisées, elles passent pour dénuées de signification.Les deux composants de cette philosophie, une certaine forme de la logique et l’empirisme, contiennent l’un et l’autre des erreurs. L’ancien empirisme soutient que toute connaissance se ramène à des perceptions isolées. D’après la doctrine nouvelle, la science n’a pas affaire immédiatement à des perceptions ; cependant, les propositions d’observateurs qui constatent des perceptions, ce qu’on appelle les protocoles (Protokollsätze), constituent leur matière exclusive. La science aurait pour tâche d’ordonner cette matière de telle sorte que des prévisions soient toujours possibles. H. essaye de montrer que cette description ne vaut que pour une fonction spéciale de la connaissance, qui, il est vrai, a une signification particulière pour l’industrie et la technique. Dans la mesure où la pensée ne se limite pas à ces buts, elle exerce d’autres fonctions. Avant tout, la pensée joue un rôle de premier plan lorsqu’il s’agit d’ordonner les perceptions en une structure qui corresponde à l’ensemble du réel. L’empirisme ignore totalement la pensée, unité de tous les facteurs intellectuels, qui, liés sans doute à certains intérêts pratiques, permettent d’esquisser un tableau vivant de la réalité. Le concept de tendance historique, compréhensible seulement à partir de buts subjectivement déterminés, appartient au nombre de ceux que l’empirisme logique, par sa théorie behavioriste de l’homme, est inévitablement conduit à méconnaître.La logistique, à laquelle l’empirisme moderne s’est uni, n’est au fond que la vieille logique formaliste, enrichie de quelques théories et de quelques procédés symboliques. La distinction de la forme et du contenu de la connaissance, qui se trouve à la base de la logique, apparaît à H. très suspecte. Lorsqu’on arrive à des connaissances complexes, compréhensibles seulement dans leur totalité, elle se révèle impuissante. De plus, la logique entre en conflit avec l’empirisme lui-même. Car, comme la logique a tiré ses propositions d’un matériel très restreint, elle n’a le droit de revendiquer qu’une modalité hypothétique, comme c’est le cas, d’après l’empirisme, pour les autres propositions générales. Mais en s’érigeant en norme vis-à-vis des opinions métaphysiques et en passant à la critique, elle montre qu’elle contredit une doctrine qui ne reconnaît que les faits.Ainsi l’empirisme logique ne dépasse pas la métaphysique. Comme il embrasse sous le terme de métaphysique toute pensée qui va au delà des disciplines spéciales, les illusions romantiques aussi bien que les théories dialectiques, il méconnaît les contradictions décisives de la situation actuelle, et il contribue pour sa bonne part à la confusion générale. Quelque importants que soient, dans des domaines spécialisés, les travaux des partisans de l’empirisme logique, en tout cas, une claire philosophie leur fait défaut*
34. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 1
Herbert Marcuse Über den affirmativen Charakter der Kultur
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As the idea of culture is conceived in modern times, it has its roots in the ancient teaching on the relation between the Necessary and the Beautiful, and between labor and rest. The stabilizing of modern society, however, ushered in a significant change in the interpretation of this relationship. Cultural values became universally valid and obligatory : each individual, regardless of his place in society, is supposed to share them in equal measure. Culture is cut off from the material processes of social reproduction, as well as from those of civilization, and comes to be regarded as belonging to a higher, purer, better world. The realm of culture comes to be looked upon as the sovereignty of a free moral and intellectual community.The article attempts to indicate the significance of modern culture for the place of the individual in society. For this purpose the author selects some characteristic and fundamental concepts of modern culture : the idea of the soul (the values of the soul receive unconditional preference to the sensual as well as the intellectual values : external conditions and intellectual achievements are less relevant than the inner essence of man), — the idea of beauty (art attains the function of giving to humanity, through the presentation of the beautiful, the enjoyment of a better world) ,— and the idea of personality (the individual achieves his own happiness only through subordination to the existing order of things). These ideas are analyzed in order to show that culture has absorbed all the forces that were directed towards the achievement of a better existence : humanity, kindliness, solidarity, happiness. Modern culture was the historic framework within which the pursuit of happiness was accomplished in a social order that was without happiness for the majority of mankind.But, by proclaiming all progressive ideas as spiritual or internal ideals, this same culture has distilled from them all their critical, dynamic force. They are taken seriously only as inner spiritual values or as objects of art. In this internalized and transfigured form the human desire for happiness has been diverted from reality and appears to have been set at rest. The individual is trained for renunciation and he has to rationalize in order to believe himself satisfied. In this way, culture serves to take the responsibility for the happiness of the individual from the existing order and to justify the given order of things.In the last period of this development, idealism gives way to a heroic realism of power. In the battle of the authoritarian state against the idealism of the liberal bourgeois culture, the old methods of cultural discipline are to be replaced by more timely ones. The principal function of culture, however, remains unchanged. The hostility of the authoritarian state toward culture in general also serves as a justification for the existing order of things. But in comparison the culture that is being attacked appears as an enlightened, more humane stage of the past ; its progressive tendencies stand forth more clearly in our minds.In conclusion, the idea of bridging the gulf between culture and civilization is outlined : a definite re-incorporation of culture into the general social process, whereby it would lose its justificatory character.L’idée de la culture caractéristique de l’Occident moderne, remonte à la doctrine antique qui a formulé les rapports du nécessaire et du beau, du travail et du plaisir. Avec la stabilisation de la société moderne, intervint un changement décisif dans l’interprétation de ces rapports : les valeurs culturelles deviennent universellement valables et universellement impératives ; chaque individu, quelle que soit sa position sociale, doit également participer à ces valeurs. La culture, monde meilleur, supérieur, plus pur, se détache et du procès matériel de reproduction et de la „civilisation“ . Elle est revendiquée comme le règne d’une libre communauté morale et spirituelle.L’étude essaye d’indiquer la répercussion de la culture nouvelle sur la situation de l’individu dans la société. Elle relève quelques-uns des concepts fondamentaux de cette culture : L’idée de l’âme (spiritualisation de la sensibilité), l’idée de la beauté (satisfaction par l’art), et l’idée de la personnalité (accomplissement par le renoncement). La culture a résorbé toutes les forces qui tendaient vers une existence meilleure : humanité, bonté, solidarité, joie. La culture représentait la forme historique sous laquelle le besoin de bonheur trouvait satisfaction dans un ordre social qui privait de bonheur la majorité des hommes. Mais la culture, en hypostasiant toutes les idées progressives en idéals, a dépouillé celles-ci de toute force explosive, qui les eût rendues dangereuses. Elle ne les a prises au sérieux qu’en tant que valeurs intérieures, spirituelles, ou en tant que thèmes de l’art. L’exigence de bonheur trouve sous cette forme intériorisée et transfigurée une satisfaction apparente. Toutes les exigences, l’individu apprend à se les poser à lui-même et à se contenter d’une jouissance rationalisée. Il est élevé en vue du renoncement. Ainsi la culture contribue à décharger et à justifier l’ordre existant.Dans la dernière phase de cette évolution, l'idéalisme de l'intériorité, par un renversement dialectique, devient „réalisme de la force“. Dans le combat de l'État autoritaire contre la culture idéaliste de la bourgeoisie libérale, les vieilles méthodes de discipline culturelle cèdent la place à des méthodes plus adaptées. L'hostilité de l'État autoritaire à la culture est elle- même une justification. Par comparaison, la culture attaquée apparaît comme un passé moins sombre et plus humain : ses tendances progressives s'élèvent plus clairement à la conscience. En conclusion, l'auteur indique l'idée d'un dépassement de l'opposition entre civilisation et culture : la culture, une fois ramenée de façon positive au processus social, perdrait son caractère affirmatif.
35. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 1
Erich Fromm Zum Gefühl der Ohnmacht
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The point of departure used in the article is the statement that in the bourgeois character there is embedded a feeling, not always conscious, of profound impotence. Psychoanalytic experiences are presented to illustrate such feelings. In extreme cases the content of such feeling may be described as follows : „There is nothing I can influence ; nothing I can move ; nothing I can change by my will in the external {World or in myself. I have no power, I am not taken seriously, I am for other people like air which no one notices.“The feeling of being without power may be in relation to other people, to oneself, or to things. Its most important psychological consequences are a feeling of inferiority, fear, and anger. A series of examples are described in which an attempt was made to soften the intensity of the feeling of impotence, or to eliminate it entirely. In this sphere rationalizations explain the impotence as the result of certain non-psychological conditions, rationalizations which console because of their belief in sudden miracles or changes over long periods of time ; finally, a reaction which consists in an attempt to hide this feeling in activity and mere routine.The social conditions of the origin of this feeling of impotence are found in two fields : first in the fact that the child in the bourgeois family, even if treated very favorably, is not really taken seriously, and then in the place the adult has in modern society, his helplessness and dependence on powers he cannot comprehend and control, in particular his position of impotence in a process of production governed by the principle of division of labor.At the end the author attempts to show this feeling of impotence and the rationalizations which covered it up in the political behavior of the European masses during the post-war period.L'article constate tout d'abord qu'un sentiment d'impuissance profond, encore que d'ordinaire inconscient, marque la vie bourgeoise. L'article utilise l'expérience que livre la psychanalyse des individus pour décrire ce sentiment d'impuissance. Dans les cas extrêmes, la description aboutit aux traits suivants : je ne puis exercer d'influence sur rien, je ne puis rien mettre en mouvement, ma volonté est incapable de rien changer ni dans le monde extérieur ni en moi-même, je n'ai pas de force, je n'existe pas pour les autres, je suis comme l'air qu'ils respirent. Le sentiment d'impuissance peut se rapporter aussi bien à d'autres hommes qu'à la personne elle-même, ou à des choses. Les suites psychologiques les plus importantes de ce sentiment sont : complexe d'infériorité, angoisse, colère. L'article décrit une série de tentatives pour adoucir, ou même chasser de la conscience la souffrance qui naît de cette impuissance. A cette catégorie appartiennent des rationalisations explicatives qui ramènent l'impuissance à certaines circonstances extra-psychiques ; des rationalisations consolatrices qui font croire à la brusque irruption d'un miracle, ou bien à des changements progressifs, fruits d'une longue durée ; enfin une forme de réaction qui, à force d'activité, de routine affairée parvient à couvrir le sentiment d'impuissance, qui reste inconscient. Deux ordres de conditions sociales favorisent la formation du sentiment d'impuissance : d’abord le fait que l'enfant dans la société bourgeoise, si affectueusement qu'il puisse être traité, n'est pas — au fond — pris au sérieux ; d'autre part, le rôle de l'adulte dans la société bourgeoise, sa propre impuissance et sa dépendance à l'égard de forces qu'il est incapable de maîtriser ou même de reconnaître, plus particulièrement sa position dans le procès de production, qui, par suite de l'extrême division du travail, lui enlève autonomie et efficacité. Pour terminer, l'article tente de retrouver ce sentiment d'impuissance et les diverses formes de rationalisations qui le dissimulent, dans l'attitude des masses européennes durant l'époque de l'après-guerre.
36. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 2
Max Horkheimer Traditionelle und kritische Theorie
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Theory in the traditional sense of the word comprises a deductive system in which hypotheses and their logical consequences are compared with empirical observations. Such comparison is usually regarded as a verification of the theory. The ideal for this conception of theory is a universal scientific system in which the theories of the different scientific disciplines are brought together under the head of a few fundamental principles.Traditional theory and reality belong to two distinct and separate provinces. Insofar as men make forecasts with the help of theory and attempt to change reality, they do not act as theoreticians. Theory remains in the realm of contemplation. Philosophers have frequently made something absolute out of this aspect of theory and, under the title of ,logosf or .spirit', have deified the subject of these intellectual activities. It appears in their systems as the creator of the world. What they are really doing, however, is treating the scholar’s activity, which is based on the division of labor in modern society, as an dbjective and independent substance. The real subject of theory in its traditional aspect is not pure spirit but the scholar who performs definite and necessary functions in modem society.If such an analysis is accepted, the philosophical naiveté of the theoretician disappears. He perceives that not only thinking as such, but also its task, its direction, and the structure of the objective world are ultimately connected with human activity and work. Out of the historical process by which men wrest their living from nature, there emerges the separation of material and intellectual work, as well as the structure and the content of the latter. The dogmatic differentiation between the logical and historical premises of science cannot be maintained. The theoretician is himself part and parcel of the subject which forms the real objective world. To take an active part in the direction of the social life of humanity, therefore, becomes a function and a requirement of science.So it is as theory, in the critical sense of the word, that the author regards the type of reasoning which attempts to impart to social life in its totality a rational form and which does not limit itself to working within the framework of the given system of the division of labor. The history of different scientific theories shows theory, with its unity and clarity, in contrast and opposition to the heterogeneity and disharmony of the real world. In the attempts to achieve harmony in society, thought may play an important role.The author analyses the logical structure of critical theory in the performance of such a function. Its content is the description of present society in terms of a development towards a rational form. Critical theory, therefore, always remains intimately linked up with the reality of existence. It needs for its development in each and every instance the existence and assistance of the various scientific disciplines. Its logical structure, however, is more complicated than that of theory in the traditional sense, because it does not regard its objectives as a separate and foreign province. Science, in the traditional sense, even where it formulates developments in nature and human history, regards interests and purposes as given facts and guideposts that are foreign to its own structure. It has a utilitarian character in a directly understandable sense. Critical theory, however, is confronted with the task of justifying its own problems and their differentiation and has to adjust its internal structure accordingly. It does not set up an unchanging system but sees as its purpose the attempt to apply the knowledge that has been accumulated in the traditional theories to the social totality in the direction that critical theory itself indicates.La théorie, au sens traditionnel, est un système déductif. La confrontation des connaissances obtenues par voie déductive avec les faits constatés permet la vérification de la théorie. L'idéal est un système universel de la science dans lequel les théories des différentes disciplines, toutes ensemble, sont rattachées à un petit nombre de propositions premières.La réalité demeure extérieure à une théorie ainsi conçue. Dans la mesure où les hommes utilisent la théorie pour faire des prévisions et pour modifier la réalité, ils ne sont plus des théoriciens. En ce sens, la théorie est purement contemplative. Les philosophes qui ont analysé la connaissance ont souvent porté à l'absolu cet aspect de la théorie et ont fait du sujet des opérations intellectuelles, sous les noms de ,Logos4 ou de ,Esprit4, le démiurge du monde. En vérité, ils ont ainsi hypostasié l'activité, qui dans la société moderne revient au savant du fait de la division du travail. Le sujet réel de la théorie sous sa forme traditionnelle, loin d'être l'esprit pur, est le savant qui remplit dans la société bourgeoise une fonction nécessaire, bien déterminée.Après cette prise de conscience, la naïveté philosophique du théoricien doit disparaître. Il comprend que la pensée, ses tâches et son orientation, l'organisation du monde qui lui est donné, se ramènent en dernière analyse au travail humain. Le combat de l'homme avec la nature est la condition de l’évolution historique, dans laquelle le travail matériel se sépare du travail intellectuel, il détermine la structure et le contenu de ce dernier. La séparation rigide des hypothèses logiques et historiques de la science est impossible à maintenir. L'activité du théoricien exprime le sujet concret qui ne donne pas forme à la seule théorie, mais aussi au monde réel. Prendre position dans la vie sociale, l'influencer consciemment devient une tâche immanente à la science.Par théorie au sens critique, H. entend la connaissance qui ne se contente pas de construire ses systèmes en respectant les cadres de la division du travail existante, mais qui s'efforce de donner à la totalité sociale une forme raisonnable. Dans l'histoire, la cohérence logique et comme transparente qui caractérise les théories traditionnelles, était en contradiction avec les rapports réels. Dans les tentatives pour rendre la société conforme à l'harmonie de la pensée, celle-ci peut jouer un rôle important.H. étudie la structure logique que présente la pensée lorsqu'elle exerce une telle fonction. Elle a pour contenu la représentation de la société actuelle, envisagée par rapport à révolution vers la raison. La théorie critique forme par conséquent un jugement existentiel unique. Pour développer et justifier celui-ci, elle a besoin, à chaque instant, de la science spéciale. Mais comme la théorie ne conçoit pas les buts qu'elle s'assigne comme extérieurs à elle, elle est logiquement plus compliquée que la théorie traditionnelle. Même lorsque la discipline spéciale construit des évolutions comme dans l'histoire naturelle et humaine, elle est orientée par des objectifs et des intérêts. Elle est, en un sens immédiatement compréhensible, utile. La théorie critique, au contraire, doit justifier elle-même la manière dont elle pose les problèmes, qui d'ailleurs sans cesse se transforment, elle doit modifier en conséquence l'ordre de son développement. Elle ne travaille pas en vue d'un système fixe, mais se comprend elle-même comme une tentative pour appliquer le savoir accumulé par les théories traditionnelles, à la marche historique de l'ensemble social, afin d'exercer une action dans un sens bien déterminé.Aussi bien, cette fonction de la théorie est-elle la réalisation des intentions authentiques de la philosophie idéaliste classique.
37. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 2
Leo Löwenthal Knut Hamsun: Zur Vorgeschichte der autoritären Ideologie
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As reflected in the spirit of the times, certain fundamental changes have occurred in such concepts as nature, reason, and life. While in the liberal era nature appeared to man as a sphere to be conquered by him for the enhancement of his material happiness, today it is an ideal offering an escape from the vicissitudes of social life. Confidence in the power of reason and of science turns into hatred of intelligence, because the latter is an instrument of domination for the privileged classes, and leads the majority of men to accept utopian dreams which cannot be realized. Whereas the philosophy of liberalism glorifies the individual as an active agent having a higher meaning, he now falls into disrespect as a merely passive link in the overpowering totality of life.This article analyses Hamsun as a typical representative of such a postliberal ideology. At all points where he develops his own interpretation of life and the world, he portrays the longings of a disillusioned bourgeois civilization in terms of these new concepts. The ideal which he pictures as an escape from the bourgeois civilization of our times is only superficially in conflict with it. His most important subjects and themes derive their social function from a historical situation which calls for an attitude of obedient subordination to authority.There are two elements in Hamsun's dream of a return to nature : the resentful disillusionment which wants to fence off nature as its private property, because it has little to expect from the social reality in which it lives, on the one hand ; and on the other, the adoration of the heroic as reflected in the overpowering sweep of the forces of nature. This admiration of power is further enhanced by the glorification of peasant life. The ideal of nature is finally characterized by a biological interpretation of erotic relationships. Brutality and sentimentality interchange abruptly within such an ideology as they do in actual authoritarian character types of the present day.Hamsun criticizes all important aspects of urban life, exhibiting another form of his anti-rational attitude. However, it is important to notice his relationship to industry : he has contempt for the working class but utters not one critical word against the employers.His philosophy of life, which minimizes the individual and exalts the powers that be, corresponds to the trends of the time : men are scurrying around like ants, without plan or aim ; most of them are crushed, and this is justified because the forces of life require unconditional obedience and absolute subordination of the individual.Finally the author presents some characteristic documents about the influence which Hamsun has exerted. In the post-war period socialists and liberals were singing the same paeans of praise for Hamsun as the fascists more recently.Les trois transformations les plus importantes de la conscience sociale au cours de ces cinquante dernières années, concernent les idées de nature, d'esprit et de vie. Dans le libéralisme, la nature apparaît avant tout comme une réalité que l'homme doit maîtriser pour accroître ses richesses matérielles. Aujourd'hui, dans son apparence immédiate, elle devient un idéal qui doit libérer les hommes des déceptions que leur inflige l'existence collective. Au lieu de la confiance ancienne en l'esprit et en la science, éclate maintenant la haine de l'intellect, qui sans doute offre aux classes privilégiées un instrument affiné de domination, mais n'apporte à la majorité des hommes que des utopies rationalistes sans signification concrète. L'individu, que la philosophie libérale transfigurait en lui attribuant une fonction supérieure, apparaît comme un élément passif d'une totalité toute puissante, la vie.L'article montre ensuite en Hamsun un représentant typique de cette idéologie post-libérale. Sur tous les points décisifs, sa conception de l'homme et de la nature révèle sa véritable signification : elle traduit dans des catégories nouvelles les aspirations de la bourgeoisie déçue. L'opposition entre son idéal et la société bourgeoise est d'ailleurs tout apparente. La fonction sociale de ses thèmes les plus importants est la préparation d'une humanité soumise, prête à s'incliner sans protester devant l'autorité.Derrière le rêve de Hamsun d'une existence en accord immédiat avec la nature, on aperçoit le ressentiment petit bourgeois, qui veut faire de la nature sa propriété privée parce qu’il a peu à attendre dans la réalité. On aperçoit aussi le culte de l'héroïque en soi, que symbolise la violence desphénomènes naturels. Le culte de la force est encore accentué par la transfiguration du paysan. L'idéal d’une vie conforme à la nature est finalement caractérisé par la représentation biologique que se fait Hamsun des rapports érotiques. Constamment, dans cette idéologie, sentimentalisme et brutalité se juxtaposent sans intermédiaire — mélange qui appartient en propre également au type d’homme autoritaire du présent.L’anti-intellectualisme de Hamsun se manifeste sous forme d’une critique des éléments les plus importants de la civilisation urbaine. En particulier, son jugement sur l’industrie est décisif ; il méprise le prolétariat, sans jamais dire un mot contre les entrepreneurs.Sa représentation, marquée par l’actualité, du néant de l’individu et du respect qui convient devant les puissances existantes, s’exprime aussi dans une philosophie de la vie. Les hommes grouillent comme des vers, beaucoup sont piétinés ; mais cette destinée est juste, car la puissance de la vie a le droit d’exiger de l’individu obéissance sans réserve et soumission absolue.A la fin, l’article rassemble quelques témoignages caractéristiques de l’accueil fait à Hamsun. Il en résulte qu’en particulier après la guerre, socialistes et libéraux ont admiré sans critique Hamsun de la même manière que des littérateurs fascistes.
38. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 2
Walter Benjamin Eduard Fuchs, der Sammler und der Historiker
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This study treats the writings of Fuchs as an example of recent materialistic historiography. Critical appreciation of his work involves critical appreciation of the whole concept of cultural history which prevailed in Socialist popular science in the last decade of the nineteenth century. The influence of dialectical materialism was slight, that of positivism greater. An excursus attempts to show how, with technical progress, the work of philosophers and scholars was impaired by this positivism even in the middle of the century. The way in which Fuchs, writing from a Socialist position, attacked the bourgeois art history of a man like Wölfflin is described, but without neglecting his kinship to great bourgeois scholars like Brandes and Bastian. His biological conception of art is then analyzed in its historical conditions, and its close relationship to the intuitive methods of the collector demonstrated. As a collector Fuchs was rooted in the French tradition, but he brought to it the strict morality of German historiography. The Jacobin element in his historical writing is traced back to Schlosser. It appears that Fuchs could not entirely avoid collisions between his Jacobin morality and the materialist conception of history. His work displays a similar tension between that theory of history and his sexual ethics. On the other hand, he was able to throw much light on creative art from the study of sex. His most brilliant theoretical work is in his studies of Daumier. Daumier was also one of his chief subjects as a collector. The study closes with Fuchs’s role in the history of art collecting.Ce travail porte sur les écrits de Fuchs, considérés comme exemple de la méthode matérialiste contemporaine.Le jugement critique porté sur l’oeuvre de Fuchs se confond avec un jugement critique sur la notion d’histoire de la culture, qui dominait alors la science populaire d’inspiration socialiste. L’influence du matérialisme dialectique sur celle-ci était limitée ; Finfluence du positivisme était d’autant plus grande. Une disgression essaie de montrer, comment déjà au milieu du xixe siècle, ce positivisme avait nui aux réflexions des philosophes et des savants sur le progrès technique. On indique comment Fuchs, d’un point de vue socialiste, s’oppose à l’histoire de l’art bourgeois d’un Wölfflin, sans méconnaître la parenté entre Fuchs et de grands savants bourgeois comme Brandes et Bastian. On précise ensuite les conditions historiques dans lesquelles Fuchs a développé son interprétation biologique de l’art ; la méthode intuitive qui correspond à la tendance spontanée du collectionneur, se révèle étroitement liée à cette interprétation. Le collectionneur Fuchs se rattache à la tradition française, à laquelle se joint le moralisme rigide qui vient de l’historiographie allemande. On remonte jusqu’à Schlosser pour expliquer les origines du jacobinisme qui apparaît dans les récits historiques de Fuchs. On aperçoit que celui-ci n’a pu éviter complètement les conflits entre jacobinisme moraliste et matérialisme historique. De même, son mode de considération historique n’est pas toujours en accord avec son éthique sexuelle. Par ailleurs, il apporte à la science des connaissances importantes sur le rôle de la sexualité dans la création artistique. Les études sur Daumier sont sans doute l’oeuvre la plus haute du théoricien Fuchs. Daumier a été également pour le collectionneur Fuchs un des thèmes les plus significatifs.La fin de l’article éclaire le rôle de Fuchs dans l’histoire des collections artistiques.
39. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 2
Max Horkheimer Bemerkungen zu Jaspers’ „Nietzsche“
40. Zeitschrift für Sozialforschung: Volume > 6 > Issue: 3
Paul Sering Zu Marshalls neuklassischer Ökonomie
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La théorie économique de Marshall doit être comprise à partir de la situation du capitalisme anglais parvenu à maturité. Elle a pour but une analyse pratiquement utilisable des prix et du marché — et non pas la mise au jour des fondements sociaux qu'avaient commencée les classiques, ni, non plus, l'apologie systématique de ce qui est, telle que l'a entreprise l'école continentale de l'utilité marginale. La technique neutre de Cournot qui considère offre et demande en fonction du prix, constitue le point de départ de la théorie de Marshall.Mais Marshall ne réussit pas à maintenir une telle neutralité ; bien plutôt sa méthode implique-t-elle inconsciemment une certaine structure de la doctrine de la valeur et de la répartition. L'auteur analyse les contradictions internes des hypothèses non étudiées. Marshall définit les frais de production comme sacrifice et effort. L'équivalence établie entre les grandeurs psychiques et les frais de l'argent lui permet de mettre en parallèle les facteurs de la production dans la théorie de la valeur, et de juxtaposer tout d'abord, en leur reconnaissant les mêmes droits, intérêt et salaire. Mais cette équivalence conduit à des problèmes insolubles dans la théorie du salaire. D'autres apories apparaissent avec l'introduction de capitaux individuels limités et avec une analyse plus précise de la doctrine du rendement croissant et décroissant de certaines industries au point de vue de l'ensemble économique.La discussion de ces questions a conduit à la dissolution de l'école de Marshall et montré que la théorie économique moderne, dès ses hypothèses fondamentales, est inférieure à la position du problème en termes sociaux que l'on trouve chez les classiques.Marshall's economic theory is to be understood in the light of advanced English capitalism. His goal is a practical, workable price and market analysis, not an analysis of the social bases, which the classical writers had begun, nor a systematic apology for the existing order, which the marginal utility school on the continent has undertaken. Cournot's neutral technique of the treatment of supply and demand as functions of price provides the point of departure for Marshall's theory.Marshall is not able to maintain such a neutrality, however, for his method unconsciously implies definite concepts of value and distribution. The author traces the contradictions inherent in these unexpressed presuppositions. For example, Marshall defines real costs as sacrifices and efforts. The equation of such psychological quantities with money costs permits him to accept the parallelism of the factors of production in the value theory and to set interest and wages side by side. But this equation sets up insoluble problems of wage theory. Other dilemmas arise with the introduction of limited individual capital and with the more exact analysis of the theory of increasing and decreasing profits in individual industries when viewed from the economic system as a whole.The discussion of these questions among economists has led to the dissolution of the Marshall school and has shown that modern economic theory, right from its basic presuppositions, has retrogressed from the classical formulation of the social character of economic problems.