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21. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Jean-Louis Genard Bruno Latour, penseur moderne: Enquête sur quelques éléments de pensée double-clic [DC] chez Bruno Latour, ainsi que sur son attachement [ATT] pourtant dénié à la modernité
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De Nous n’avons jamais été modernes jusqu’à l’Enquête sur les modes d’existence, Latour s’est toujours positionné sur le terrain de l’anthropologie, articulant une anthropologie comme méthode d’enquête avec une anthropologie comme objet de l’enquête. Rappelant les thèses de Foucault qui décrivent l’homme de la modernité comme « doublet empirico-transcendantal », et s’appuyant sur une lecture de Kant qui privilégie l’antinomie liberté-déterminisme, cet article montre que la modernité est passée d’une dominante anthropologique disjonctive séparant les êtres à une dominante conjonctive dans laquelle ils se situent sur un continuum allant de l’hétéronomie à l’autonomie, où nature et culture s’entrelacent…. Loin de rompre avec la modernité, la pensée de Latour serait on ne peut plus moderne, radicalisant le passage de la disjonction vers la conjonction, mais s’empêtrant dans les antinomies de sa propre radicalité.Beginning with We Have Never Been Modern up to An Inquiry into Modes of Existence, Latour has always positioned himself in the field of anthropology, articulating anthropology both as a method of inquiry and as the object of inquiry. Through recourse to Foucault's claim that modernity’s human is an “empiricaltranscendantal doublet”, and based on a reading of Kant that champions the freedom-determinism antinomy, this article shows that modernity has shifted from a “disjunctive” anthropological trend that separates beings into a conjunctive trend that locates them on a continuum going from heteronomy to autonomy, where nature and culture intertwine…. Far from breaking with modernity, Latour’s thinking could not be more modern, since it radicalizes the shift from disjunction to conjunction, though at the cost of tangling up in the antinomies of its own radicalism.
22. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Emmanuel Chaput Hegel lecteur de Bichat, ou comment la raison spéculative fait d’une distinction d’entendement un moment conceptuel du vivant
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Malgré l’extrapolation parfois violente qu’opère Hegel, son traitement des découvertes physiologiques de Bichat montre à quel point il demeure soucieux de penser la compatibilité entre sciences empiriques et sciences spéculatives ou philosophiques. Loin de déduire un concept de la nature a priori indépendamment de toute considération pour les travaux de son temps, Hegel est au contraire un lecteur attentif des sciences en plein essor. Son système doit ainsi se comprendre à l’aune d’un dialogue constant avec les sciences dans lequel la philosophie se nourrit des nouvelles découvertes scienti 􀏔iques tout en jetant une lumière nouvelle sur celles-ci. C’est un tel phénomène, résultat du dialogue qu’entretient Hegel avec Bichat, que j’expose ici en m’intéressant à la distinction bichatienne entre vie organique et vie animale et la manière dont Hegel reprend cette distinction en lui conférant une dimension résolument speculative.Despite the sometimes violent extrapolation carried out by Hegel, the way he treats Bichat’s physiological discoveries shows the extent to which he is concerned about the compatibility between the empirical sciences and the speculative/philosophical sciences. Far from deducing an a priori concept of nature with no consideration for the works of his time, Hegel is on the contrary an attentive reader of the burgeoning science. His approach must therefore be understood as a constant dialogue with science. Through this dialogue, philosophy draws on new scienti􀏔ic discoveries while simultaneously interpreting them in a new light. It is such a phenomenon, resulting from the dialogue between Hegel and Bichat, that I examine here, with a particular interest in the distinction between organic life and animal life, as held by Bichat, and the way Hegel takes this distinction and confers on it a resolutely speculative dimension.
23. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Timothy Howles La religion comme élément structurel du système philosophique de Bruno Latour
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Cet article présente une analyse du thème de la religion dans l’oeuvre de Bruno Latour. Certains commentateurs affirment que la présence persistante du thème n’est qu’une manifestation de la piété catholique résiduelle de Latour et, ce faisant, mettent en cause l’ontologie pluraliste qu’il défend. M’inscrivant en faux face à ces critiques, je suggère que ce thème a constitué un argument dominant dès les premières étapes de sa carrière. Latour propose deux définitions de la religion. La première, que j’ai nommée « la Religion », a vocation à fermer le monde pluriel. La seconde, que Latour nomme « religion comme mode d’existence », ou [REL], est une expression de ce monde pluriel et, pour cette raison, peut être qualifiée de « rationnelle ». Si on perd de vue cet aspect, on risque de se priver du potentiel de critique de la situation de la modernité séculière que nous offre sa pensée.This paper examines the theme of religion in the work of Bruno Latour. Some critics have suggested that the persistent presence of this theme is an indication of a residual Catholic piety on the part of Latour and hence that it calls into question the pluralist ontology he advocates. However, I will argue that this theme has been a concern from the earliest stages of his career. In fact, Latour identifies two forms of religion as operating in the world. The first, which I will name “Religion,” serves to close down the plurality of the world. The second, which Latour himself names “religion as a mode of existence,” or [REL], is an expression of the plural world, and can be called rational for this reason. If this point is not well understood, the potential of Latour’s work for a critique of the situation of secular modernity risks being missed.
24. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Eve Seguin Un monde commun d’Arendt à Latour ?
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Quand Bruno Latour introduit le « monde commun » dans son oeuvre à la fin des années 1990, ce syntagme est déjà fort connu en théorie politique où il circule largement depuis la parution en 1958 du magnum opus d’Hannah Arendt The Human Condition. Or, Latour ne se réclame pas d’Arendt quand il traite du monde commun et, s’il la mentionne à l’occasion, c’est toujours pour s’en distancer. En analysant les conceptualisations respectives de Latour et d’Arendt, le présent article vise à montrer qu’il existe bien un monde commun entre ces deux penseurs que tout semble éloigner.When Bruno Latour introduces the “common world” in his work at the end of the 1990s, this phrase is already well known in political theory thanks to the 1958 publication of Hannah Arendt’s magnum opus The Human Condition. Strangely enough, when he addresses the common world Latour does not claim to be a follower. If he mentions Arendt from time to time, it is always to distance himself from her. Through the analysis of the respective conceptualisations of Latour and Arendt, the present article aims to show that a common world does exist between these two authors who seemingly stand so far apart from one another.
25. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Nicolas Bencherki La théorie de l’acteur-réseau entre Latour et Simondon
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Bruno Latour reconnaît l’influence de Gilbert Simondon sur son oeuvre, en particulier quant à sa compréhension de la technique. Latour semble ainsi réaliser en grande partie le programme de « non-anthropologie » de Simondon. Mais une apparente contradiction existe dans le traitement de l’énonciation par Latour : sa compréhension de la matérialité et des modes d’existence semble prendre le détour de la sémiotique. Cela a mené certains critiques à mettre en doute son approche de la matérialité. Toutefois, vue à travers la lentille de l’influence que Simondon a eue sur Latour, il est possible de relire la théorie latourienne de l’énonciation en comprenant la communication comme passage de l’action d’un être à l’autre, et la signification de cette action comme résultat de sa participation à un processus de constitution des êtres. Latour est donc résolument un penseur du décentrement de l’humain.Bruno Latour recognizes the influence of Gilbert Simondon on his work, especially with respect to his understanding of technique. Latour appears, in that sense, to actualize a large proportion of Simondon’s “non-anthropology”. Yet, what appears to be a contradiction remains in his treatment of enunciation: indeed, his understanding of materiality seems to take the detour of semiotics. This has led some critics to question his approach to materiality. However, seen through the lens of Simondon’s influence on him, it is possible to revisit Latour’s theory of enunciation and to understand communication as the passage of action from one being to the next, and signification as the outcome of action’s participation to the constitution process of a being. This way, Latour is a thinker resolutely committed to de-centering the focus of research away from human beings.
26. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Richard Janda, Mireille Fournier Du droit moderne au droit de la Terre: Une relecture de la jurisprudence de Bruno Latour dans son Enquête sur les modes d’existence
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Les auteurs se penchent ici sur le droit comme « mode d’existence » des Modernes, tel que décrit par Bruno Latour dans son Enquête sur les modes d’existence (EME). Ils complètent dans un premier temps la cartographie de ce mode [DRO] et retracent le rôle joué par celui-ci dans l’Enquête de Latour. Dans un deuxième temps, ils s'interrogent sur les croisements et les harmoniques que génère ce mode [DRO] avec d’autres modes d’existence, notamment celui que Latour appelle [ORG] – le mode d’organisation éthique, sociale, commerciale. Ils articulent alors les difficultés posées par ces croisements et ces harmoniques, mais aussi ses aspects prometteurs pour l’avènement d’un nouveau droit de la Terre.The authors here reflect on the law as one of the modes of existence of the Moderns, as described in Bruno Latour’s An Inquiry into the Modes of Existence (AIME). They first seek to complete the cartography of this mode [LAW] and to retrace the role played by [LAW] in Latour’s Inquiry. Second, they reflect on the crossings and harmonics at play between [LAW] and other modes of existence, notably [ORG]—the mode of the ethical, social or commercial organization. They then articulate the difficulties posed by these crossings and harmonics, but also their promising aspects for the advent of a new law of the Earth.
27. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Robin Foot Le double repentir d’Austin: Enque·te sur le mode de traitement du langage par Latour
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La théorie du langage adoptée par Latour dans ses enquêtes tourne le dos au « linguistic turn » et revient à une conception « descriptive » du langage. Cet article vise à questionner cette hypothèse à partir d’une enquête sur son rapport au langage. L’absence de référence à la théorie des actes de langage constitue un point d’entrée à ce questionnement.The theory of language adopted by Latour turns away from "linguistic turn" and comes down to a "descriptive" conception of language. This article seeks to question this hypothesis from a survey of its relationship to language. The lack of reference to the theory of speech acts constitutes a starting point to the issue.
28. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Jean Matthys, Delia Popa Avant-propos: L’obscur capital de nos subjectivations. Subjectivité et pouvoir à l’âge du capitalisme tardif
29. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Marion Bernard La subjectivation dominée/dominante: Essai de traduction des phénoménologies de Simone de Beauvoir et Frantz Fanon
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La pleine reconnaissance de l’existence du problème de la subjectivation sexuée ou colonisée conduit nécessairement à rendre relatif celui de la subjectivation dite « neutre ». Pourtant, le propre de la conscience dominante est de masquer son propre caractère de domination. Comment forcer la subjectivité dominante à se dévoiler? Nous proposons d’associer la description phénoménologique à une méthode de traduction depuis les expériences des dominé-e-s vers la reconstruction des expériences des dominant-e-s en tant que tel-les. Pour cela, nous partirons, dans une perspective intersectionnelle, des travaux phénoménologiques de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon.The full recognition of the problem of sexual or colonized subjectivation necessarily leads to question the neutrality of “normal subjectivity.” Yet the dominant consciousness tends to mask its own character of domination. How to force dominant subjectivity to reveal itself? We propose to associate the phenomenological description with a method of translation from the experiences of the dominated-ones to the reconstruction of the experiences of the dominants as such. For that, we will rely, in an intersectional perspective, on the phenomenological work of Simone de Beauvoir and Frantz Fanon.
30. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Nicolas Marion, Gábor Tverdota Hobo Sacer ou l’hypothèse de l’oppression nécropolitique des sans-abris
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Cet article introduit l’hypothèse de l’oppression nécropolitique des sans-abris. Nous partons d’une analyse métaphorologique de propos tenus par les sans-abris sur leurs conditions d’existence, souvent décrites comme impliquant l’expérience vécue paradoxale d’une indifférenciation tendancielle entre la vie et la mort. Nous essayons de conceptualiser le contenu de ces descriptions en faisant appel au concept de nécropolitique développé par Norman Ajari dans le contexte des études critiques de la race. La nécropolitique sera comprise ici comme un idéal-type de gouvernance de la vie ne se réduisant ni à la biopolitique (soin de la vie de certaines populations), ni à la thanatopolitique (l’extermination de populations jugées indésirables), mais visant plutôt à brouiller les frontières qui séparent la mort de la vie. La nécropolitique est ce qui rend la vie quotidienne des sans-abris proprement invivable, aboutissant à cette vie vécue sous forme-de-mort dont font état les témoignages de certaines personnes sans-abri.This article introduces the hypothesis of the necropolitical oppression of the homeless. We begin with a metaphorological analysis of the discourses held by certain homeless persons regarding their conditions of existence, often described as involving the paradoxical experience of a tendential undifferentiation of life and death. We then build on the concept of necropolitics elaborated by Norman Ajari in the context of critical race theory. Necropolitics will be understood here as an ideal-type of the governance of life reducible neither to biopolitics (caring for the life of certain populations) nor to thanatopolitics (extermination of undesirable populations). Instead, the rationality of necropolitics as a form of oppression consists in constantly blurring the frontiers of life and death. In the case of the homeless, necropolitics is rendering their everyday life literally unlivable, an experience reflected in the analyzed testimonies of homeless persons.
31. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Andrea Cavazzini, Jean Matthys Sujet, narcissisme et infini: Notes sur les subjectivations capitalistes
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Cet article discute, à travers le parcours critique d’un récent ouvrage d’Anselm Jappe, la thèse d’une illimitation « narcissique » constitutive de la forme subjective propre aux rapports de production capitalistes contemporains. Montrant que cette perspective est fondée sur une conception monolithique et unilatérale de l’histoire du capital et de ses sujets, ainsi que sur une réduction illégitime de toute forme d’in􀏔inité au « mauvais in􀏔ini » de l’illimitation, nous soutenons la nécessité de penser un infini positif irréductible tant à l’illimitation abstraite de la valorisation qu’aux dispositifs capitalistes qui limitent les puissances d’autodétermination et d’autoactivation des individus.This article critically discusses the thesis, recently developed by Anselm Jappe, of a “narcissistic” illimitation constitutive of the subjective form typical of contemporary capitalist relations of production. By showing that this perspective is grounded on a monolithic and one-sided conception of the history of capital and its subjects, as well as on an illegitimate reduction of every form of infinity to the “bad infinity” of illimitation, we defend the necessity to conceive a positive form of infinity, irreducible to both the abstract illimitation of valorization and the capitalist apparatuses that limit the individual power of self-determination and self-activity.
32. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Jean-Luc Nancy Préface à la traduction
33. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Oriane Petteni La philosophie française postmoderne et les inventions narratives du roman moderniste américain: Pour une réévaluation de l’in􀏐luence de Jean Wahl
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Le but de cet article est de réévaluer l’impact du projet philosophique de Jean Wahl sur la philosophie française postmoderne. L’angle choisi consiste à replacer le projet wahlien dans le cadre des deux grands motifs de la philosophie française de la seconde moitié du XXe siècle: le rejet du paradigme dominant de la vision et le rapport ambivalent à l’hégélianisme, cristallisé dans la 􀏔igure de la conscience malheureuse. En suivant ces deux fils conducteurs, l’article retrace le parcours intellectuel de Jean Wahl depuis sa thèse de doctorat sur les philosophies pluralistes angloaméricaines, en passant par sa réception de l’hégélianisme, pour le mettre en relation avec sa période la moins commentée, celle de l’introduction dans le paysage philosophique français des grands noms du roman moderniste américain de l’époque.The goal of this paper is to re-evaluate the impact of Jean Wahl’s philosophical project on French postmodern philosophy. To complete this task, it is necessary to put the Wahlian project into the context of the two major aims of 20th Century French philosophy: the rejection of ocularcentrism and the ambiguous relationship to Hegelianism characterized by the figure of the Unhappy Consciousness. Following these two threads, the article reconstructs Wahl’s intellectual journey from his Ph.D. on American pluralism to his reception of Hegelianism in order to connect them to his less known work, which consists of introducing American modernist writers into the French philosophical landscape.
34. Symposium: Volume > 23 > Issue: 2
Jean-François Houle Estime de soi et reconnaissance chez Paul Ricoeur: La « petite éthique » comme éthique de la reconnaissance
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Les études sept à neuf de Soi-même comme un autre, dans les-quelles Paul Ricoeur développe sa « petite éthique » souvent quali-fiée d’éthique de la sollicitude, s’achèvent sur une suggestion d’après laquelle la « catégorie de la reconnaissance » exprime adé-quatement la « dialectique du même et de l’autre » au coeur de cette éthique. Jean Greisch y a vu « la cellule germinale du Parcours de la reconnaissance » et a qualifié ce bloc d’études de « premier “travail de reconnaissance” ». Radicalisant ces remarques, nous soutenons que la petite éthique peut être qualifiée d’éthique de la reconnais-sance. Nous fournissons à cette thèse une première assise en clari-fiant le rapport qu’entretient la notion d’estime de soi – fondamen-tale dans la petite éthique, où elle est définie comme la capacité d’une personne à évaluer la cohérence de ses actions avec sa con-ception de la vie bonne, – avec celle de reconnaissance (de soi).
35. Symposium: Volume > 24 > Issue: 1
Mélissa Thériault Despentes ou l’affranchissement du corps
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La romancière et essayiste Virginie Despentes s’est imposée par une plume qui fait écho aux travaux de Preciado ou Butler, où, par le biais d’une forme de recherche-création, elle aborde des thèmes tels que la prostitution, la pornographie ou la violence féminine. Partant du principe selon lequel le personnel est politique, sa réflexion expose le caractère construit de ce qu’on prend habituellement pour donner : le soi et l’identité genrée. Cet article entend montrer comment le corps est décrit par Despentes comme lieu d’une potentielle résistance politique dans la mesure où, tout comme le soi, il peut se soustraire du moins en partie aux déterminismes par un processus d’autoreconstruction. En transformant leurs corps de façon à redéfinir leur identité, les personnages décrits par Despentes présentent différentes façons de penser les rapports entre individus, mais surtout, de générer un discours critique qui permet de penser l’identité au-delà des dichotomies de genre. French novelist and essayist Virginie Despentes has become prominent through her literary work, which echoes the works of Preciado or Butler. Through a form of research-creation, Despentes tackles topics such as prostitution, pornography, and female violence. Starting from the principle that “the personal is political,” her reflection exposes the constructed character of what is usually taken as given: the self and gendered identity. This article intends to show how Despentes describes the body as the locus of a potential political resistance insofar as, like the self, it can at least partly escape determinisms by a process of self-reconstruction. By shaping their own bodies so as to redefine their identity, the characters created by Despentes present different ways to rethink the connections between individuals and, most importantly, different ways to generate a critical discourse that allows one to think about identity beyond gender dichotomies.
36. Symposium: Volume > 3 > Issue: 1
Jürgen Habermas 1989 dans l’ombre de 1945: Sur la nonnalité d’une future République berlinoise
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Habermas s’en prend ici à la thèse conservatrice de la continuité de la «nation» allemande par une critique du concept même d’État-nation. Contribuant au débat des historiens, il expose les limites de l’État-nation dans le contexte de la globalisation. En effet, l’importance de 1989 repose sur l’idée de restauration de la nation allemande telle qu’elle se présentait à partir de l’empire guillaumien. Or,l’État national ne serait plus à la hauteur du défi qu’impose la globalisation des interactions sociales, politiques, culturelles et systémiques. Il lui faut, de l’avis de Habermas, se départir d’un reliquat d’ethnicité et de nationalisme pour épouser pleinement la dimension républicaine qui, elle, n’admet que le processus démocratique de délibération publique pour l’intégration sociale des individus. L’Union européenne, dans la mesure oú elle restreint la souveraineté des nations qui la composent, permet justement d’accorder plus d’importance à l’héritage républicain au détriment du nationalisme allemand.In this article, Habermas challenges the conservative thesis of the continuity of the German “nation” through a critique of the very concept of Nation-State. Further pursuing the historian debate, he exposes the limits of the Nation-State in the context of globalization. Indeed, the importance of1989 lies in the idea of the restoration of the German nation as it exists since the Wilhelmine empire. Habermas suggests that the national State would no longer be up to the challenge imposed by globalization of social, political, cultural and systemic interactions. It must do away with a remainder of ethnicity and nationalism if it is to embrace fully the republican dimension, which only admits democratic process of public deliberation for the social integration of individuals. The European Union, insomuch as it restricts the sovereignty of its members, allows precisely to put more importance on the republican heritage than on German nationalism.
37. Symposium: Volume > 3 > Issue: 1
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38. Symposium: Volume > 3 > Issue: 1
Donald Ipperciel Die Normalität einer Berliner Republik
39. Symposium: Volume > 3 > Issue: 2
Joseph Cohen Humanismes...: Entre Fichte et Lévinas
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Nous avons voulu exposé, à partir du dernier texte de Fichte intitulé « L’Initiation à la Vie Bienheureuse », ce qu’il conviendrait d’appeler la question de I’humanisme. « Quel est I’être de I’humanisme? » est ainsi la question directrice qui a accompagnée notre lecture du texte de 1812. Nous avons tenté d’indiquer à la fois la racine chrétienne et I’origine philosophico-rationnelle de cet humanisme, en y relevant d’une part les allusions à Saint Jean et en soulevant la notion centrale du sacrifice, tout en maintenant la référence constante à la mouvance et à l’exigence scientifique du philosopher. En contre-poids à cette définition christiano-philosophique de I’humanisme, il nous a semblé necessaire de faire intervenir Lévinas, qui s’efforce de reformuler, ou de réinventer, face à cette tradition philosophique, la question de I’humanisme. Cette reformulation, cette réinvention, s’inscrivant manifestement dans la tradition hébraïque, tâche d’offrir une alternative à la logique sacrificielle de I’humanisme fichtéen, en orientant I’humain non plus vers sa « destination suprême en tant qu’humain » mais vers son « éveil - sans-destination, sans-vocation - à la responsabilité pour Autrui ».We wish to expose,from Fichte’s last text entitled “The way towards the blessed life”, what should be called the question of humanism. “What is the essence of humanism?” is thus the main question that guided our reading of the text from 1812. We have attempted to point out the Christian roots as weIl as the philosophical-rational origin of this humanism by gathering references to Saint John, and by raisingthe central notion of sacrifice, while constantly alluding to the mobility and the scientific exigency of the act of philosophizing. In order to counterbalance this Christian-philosophic definition of humanism, in seemed necessary to us to call in Levinas, who endeavours to reformulate, or to reinvent, in the face of this philosophical tradition, the question of humanism. This reformulation, this reinvention, manifestly in line with Hebraic tradition, seeks to offer an alternative to the sacrificial logic of the Fichtean humanism by orienting Humans no longer towards their “supreme destination qua Humans”, but towards their “awakening - with no destination, no calling - to the responsibility for the Other”.
40. Symposium: Volume > 3 > Issue: 2
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