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1. Symposium: Volume > 21 > Issue: 2
Iris Marion Young, Donald A. Landes Lancer comme une fille: Une phénoménologie de la motilité, de la spatialité et du comportement corporel féminins
2. Symposium: Volume > 21 > Issue: 2
Donald A. Landes Avant-propos
3. Symposium: Volume > 21 > Issue: 2
Marie-Anne Casselot S’asseoir comme un homme: Sur le déploiement spatial genré avec Iris Marion Young
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Cet article développe la notion d’intentionnalité appropriatrice à partir du comportement spatial masculin grâce au travail précur-seur d’Iris Marion Young sur l’intentionnalité entravée de la motilité et de la spatialité féminines dans « Throwing Like a Girl ». En analysant le phénomène de l’étalement masculin [manspreading] dans les transports en commun, il est question de soulever l’enjeu du partage égalitaire de l’espace public d’un point de vue à la fois phénoménologique et politique. À l’aide de certains chapitres choisis de Justice and the Politics of Difference, j’aborderai l’enjeu des comportements corporels soutenant certains types d’oppressions ainsi que la possibilité de vivre de façon égalitaire lorsqu’on adopte la notion youngienne de différentiation sociale sans exclusion dans les milieux urbains. Beginning from an analysis of masculine spatial comportment, this article develops the notion of appropriative intentionality in order to build upon the ground-breaking work of Iris Marion Young on the inhibited intentionality of feminine motility and spatiality in “Throwing Like a Girl.” The phenomenon of “manspreading” in public transit raises the question of equitably shared public space, from both a phenomenological and a political perspective. Drawing upon select chapters from Justice and the Politics of Difference, I examine how bodily comportment sustains certain types of oppression and explore the possibility of living in an egalitarian manner when we adopt the Youngian notion of social differentiation without ex-clusion in urban settings.
4. Symposium: Volume > 21 > Issue: 2
Guillaume St-Laurent La solution implicite de Charles Taylor au problème de l’« historicisme transcendental »
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Notre objectif est de montrer que la théorie de l’argumentation philosophique développée par Charles Taylor apporte une solution élégante, quoiqu’implicite, au problème de l’« historicisme transcendantal » dans la tradition herméneutique contemporaine (Heidegger, Gadamer, Ricoeur). Ce problème consiste à se demander comment il peut être possible à la fois (1) de désavouer l’existence de vérités « absolues » ou « anhistoriques » et (2) de reconnaître au discours philosophique sur l’« historicité » (Geschichtlichkeit) de la pensée tous ses droits, puisque ce discours demeure de facto et de jure une pensée de l’a priori. En ce sens, mes analyses se concentre-ront sur la façon dont Taylor parvient à justifier la thèse – en apparence contradictoire – selon laquelle la réflexion philosophique peut parvenir à des conclusions « apodictiques et pourtant ouvertes à un débat sans fin ». Our aim is to show that Charles Taylor’s theory of philosophical argumentation proposes an elegant, albeit implicit, solution to the problem of “transcendental historicism” in contemporary hermeneutics (Heidegger, Gadamer, Ricoeur). This problem consists in asking how it is possible both to (1) disavow the existence of “absolute” or “anhistorical” truths and (2) fully acknowledge the status of philosophical discourses on “historicity” (Geschichtlichkeit), since those discourses remain de facto and de jure properly a priori. The following discussion focusses on how Taylor manages to justify the seemingly contradictory thesis that philosophical reflection can reach conclusions that are “apodictic and yet open to end-less debate.”
5. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
François Cooren Bruno Latour ou les exigences de l’irréductionnisme. Ontologie relationnelle et étude des phénomènes communicationnels
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Dans cet article, je présente le principe d’irréductibilité de Bruno Latour et je démontre dans quelle mesure cette thèse de l’irréduction amène à la défense d’une ontologie relationnelle, autrement dit, une ontologie basée sur la réalité des relations qui composent notre monde, de même que sur une conception relative et graduelle des modes d’existence. Par ailleurs, je propose de tirer les conséquences de ce positionnement ontologique pour l’étude des interactions et, plus généralement, des phénomènes communicationnels.In this paper, I present Bruno Latour’s principle of Irreducibility, and I explain the extent to which his thesis leads to the defense of a relational ontology, that is, an ontology based on the reality of the relations that compose our world, as well as on a gradual and relative view of modes of existence. I then draw the consequences of this ontological positioning for the study of interaction and, more generally, communicative phenomena.
6. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Eve Seguin Introduction. Bruno Latour s’accorde-t-il au pluriel ?
7. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Maria Giulia Dondero Bruno Latour et la sémiotique de l’énonciation: fondements et e·volutions
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Les relations entre les travaux de Latour et la sémiotique de Greimas ont été explicites depuis les années 1970. Le présent article est consacré à la manière dont Latour reprend et fait évoluer la théorie sémiotique de l’énonciation, depuis « A Relativistic Account of Einstein’s Relativity » et « Petite philosophie de l’énonciation » jusqu’à l’Enquête sur les modes d’existence, où il utilise la théorie de l’énonciation pour fonder sa théorie des modes d’existence. Sera ainsi retracée l’évolution de la théorie de l’énonciation, tant chez Latour qu’en sémiotique. Nous montrerons que dans les deux cas, on peut décrire cette évolution comme un mouvement de l’énonciation énoncée vers l’énonciation pratique.Since the late 1970s, Latour’s work has had close ties with Greimas’ semiotics. This article is devoted to Latour's further consideration and development of the semiotic theory of enunciation, beginning with « A Relativistic Account of Einstein’s Relativity » and « Petite philosophie de l’énonciation » all the way up to the Inquiry Into Modes of Existence, where he uses the theory of enunciation to establish his theory of modes of existence. The evolution of the theory of enunciation is charted through both Latour’s work and semiotic theory. We argue that in both cases this evolution can be described as a movement from uttered enunciation to practical enunciation.
8. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Aline Wiame Bruno Latour, une philosophie cartographique
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Cet article cherche à réévaluer le rapport de Bruno Latour à la philosophie à travers le motif de la cartographie dans son oeuvre. Si les cartes y constituent d’abord des exemples particulièrement frappants de la production scientifique de vérité, ses derniers écrits suggèrent un rôle beaucoup plus central pour la cartographie. La pensée latourienne, dans le cadre du réchauffement climatique, appelle en effet une philosophie cartographique, basée sur la notion de territoire, et développant à la fois une méthode « ambulatoire » et un projet conceptuel qui consiste à résister à ce que Whitehead appelait la « bifurcation de la nature ».This article seeks to reassess Latour’s relation to philosophy through an examination of the many references to cartography in his work. Whereas in his early writings maps were treated as striking examples of the way science produces truth, his latest writings ascribe a more central function to cartography. During this time of global warming, Latour’s thinking calls for a cartographic philosophy rooted in the notion of territory, which develops both an “ambulatory” method and a conceptual project of resistance to what Whitehead called the “bifurcation of nature”.
9. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Dominique Vinck, Alexandre Camus, Florian Jaton, Pierre-Nicolas Oberhauser Localités distribuées, globalités localisées: actions, actants et me·diations au service de l’ethnographie du nume·rique
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S’appuyant sur trois enquêtes de terrain qui portent sur le façonnage d’êtres numériques (algorithmes, bases de données, objets numérisés), le présent article traite des relectures méthodologiques que l’on peut faire de trois contributions de Latour à l’enquête ethnographique. 1. Il montre que l’accent mis sur les séquences d’action permet d’engager une enquête systématique qui rend compte de trajectoires. 2. Il avance que le concept d’actant sensibilise à l’éventail des entités agissantes qui infléchissent ces trajectoires, de même qu’au peuplement de situations apparemment inoccupées. 3. Il soutient que les concepts d’association, de traduction et de médiation permettent de connecter différentes situations et actions localisées. Ultimement, ces trois apports éclairent les agencements et les réagencements.Rooted in three fieldwork studies that examine the shaping of digital information (algorithms, databases, digitized objects), this article discusses new methodological readings of three of Latour’s contributions to ethnographic inquiry. 1. It shows that focusing on sequences of action allows one to engage in a systematic investigation that accounts for trajectories. 2. It proposes that the concept of actant makes one aware of the whole set of active entities that influence these trajectories on the one hand, and the populating of apparently empty situations on the other. 3. It maintains that the concepts of association, translation, and mediation make it possible to connect various localized situations and actions. Ultimately, these three contributions shed light on arrangements and rearrangements.
10. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Chantal Benoit-Barneé, Khaoula Zoghlami La notion de porte-parole à la croisée de la rhétorique: Enjeux de repre·sentation et communication
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Cet article se propose d’explorer différentes conceptions de la notion de porte-parole dans le travail de Bruno Latour, ainsi que les enjeux de communication et représentation qu’elles soulèvent du point de vue d’une approche rhétorique de la communication. En tant que maître de la traduction, diplomate ou partie prenante du cercle politique, le ou la porte-parole est essentiellement un médiateur par qui un collectif peut se former et agir publiquement. Nous proposons d’étayer notre discussion par un examen des expérimentations et mutations récentes de la figure du porte-parole politique dans les mouvements sociaux horizontaux, tel que Occupy, et les organisations horizontales telle que la CLASSE.This article explores different conceptions of the notion of spokesperson in Bruno Latour’s work, as well as the issues of communication and representation these conceptions raise for a rhetorical approach to communication. As a master of translation, a diplomat, or a key component of a political circle, the spokesperson is essentially a mediator through whom a collective establishes itself and acts publicly. We further develop our discussion of these different conceptions by examining recent experiments and changes in the figure of the political spokesperson in horizontal social movements such as Occupy, and horizontal organizations such as CLASSE.
11. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Jean-Louis Genard Bruno Latour, penseur moderne: Enquête sur quelques éléments de pensée double-clic [DC] chez Bruno Latour, ainsi que sur son attachement [ATT] pourtant dénié à la modernité
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De Nous n’avons jamais été modernes jusqu’à l’Enquête sur les modes d’existence, Latour s’est toujours positionné sur le terrain de l’anthropologie, articulant une anthropologie comme méthode d’enquête avec une anthropologie comme objet de l’enquête. Rappelant les thèses de Foucault qui décrivent l’homme de la modernité comme « doublet empirico-transcendantal », et s’appuyant sur une lecture de Kant qui privilégie l’antinomie liberté-déterminisme, cet article montre que la modernité est passée d’une dominante anthropologique disjonctive séparant les êtres à une dominante conjonctive dans laquelle ils se situent sur un continuum allant de l’hétéronomie à l’autonomie, où nature et culture s’entrelacent…. Loin de rompre avec la modernité, la pensée de Latour serait on ne peut plus moderne, radicalisant le passage de la disjonction vers la conjonction, mais s’empêtrant dans les antinomies de sa propre radicalité.Beginning with We Have Never Been Modern up to An Inquiry into Modes of Existence, Latour has always positioned himself in the field of anthropology, articulating anthropology both as a method of inquiry and as the object of inquiry. Through recourse to Foucault's claim that modernity’s human is an “empiricaltranscendantal doublet”, and based on a reading of Kant that champions the freedom-determinism antinomy, this article shows that modernity has shifted from a “disjunctive” anthropological trend that separates beings into a conjunctive trend that locates them on a continuum going from heteronomy to autonomy, where nature and culture intertwine…. Far from breaking with modernity, Latour’s thinking could not be more modern, since it radicalizes the shift from disjunction to conjunction, though at the cost of tangling up in the antinomies of its own radicalism.
12. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Emmanuel Chaput Hegel lecteur de Bichat, ou comment la raison spéculative fait d’une distinction d’entendement un moment conceptuel du vivant
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Malgré l’extrapolation parfois violente qu’opère Hegel, son traitement des découvertes physiologiques de Bichat montre à quel point il demeure soucieux de penser la compatibilité entre sciences empiriques et sciences spéculatives ou philosophiques. Loin de déduire un concept de la nature a priori indépendamment de toute considération pour les travaux de son temps, Hegel est au contraire un lecteur attentif des sciences en plein essor. Son système doit ainsi se comprendre à l’aune d’un dialogue constant avec les sciences dans lequel la philosophie se nourrit des nouvelles découvertes scienti 􀏔iques tout en jetant une lumière nouvelle sur celles-ci. C’est un tel phénomène, résultat du dialogue qu’entretient Hegel avec Bichat, que j’expose ici en m’intéressant à la distinction bichatienne entre vie organique et vie animale et la manière dont Hegel reprend cette distinction en lui conférant une dimension résolument speculative.Despite the sometimes violent extrapolation carried out by Hegel, the way he treats Bichat’s physiological discoveries shows the extent to which he is concerned about the compatibility between the empirical sciences and the speculative/philosophical sciences. Far from deducing an a priori concept of nature with no consideration for the works of his time, Hegel is on the contrary an attentive reader of the burgeoning science. His approach must therefore be understood as a constant dialogue with science. Through this dialogue, philosophy draws on new scienti􀏔ic discoveries while simultaneously interpreting them in a new light. It is such a phenomenon, resulting from the dialogue between Hegel and Bichat, that I examine here, with a particular interest in the distinction between organic life and animal life, as held by Bichat, and the way Hegel takes this distinction and confers on it a resolutely speculative dimension.
13. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Timothy Howles La religion comme élément structurel du système philosophique de Bruno Latour
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Cet article présente une analyse du thème de la religion dans l’oeuvre de Bruno Latour. Certains commentateurs affirment que la présence persistante du thème n’est qu’une manifestation de la piété catholique résiduelle de Latour et, ce faisant, mettent en cause l’ontologie pluraliste qu’il défend. M’inscrivant en faux face à ces critiques, je suggère que ce thème a constitué un argument dominant dès les premières étapes de sa carrière. Latour propose deux définitions de la religion. La première, que j’ai nommée « la Religion », a vocation à fermer le monde pluriel. La seconde, que Latour nomme « religion comme mode d’existence », ou [REL], est une expression de ce monde pluriel et, pour cette raison, peut être qualifiée de « rationnelle ». Si on perd de vue cet aspect, on risque de se priver du potentiel de critique de la situation de la modernité séculière que nous offre sa pensée.This paper examines the theme of religion in the work of Bruno Latour. Some critics have suggested that the persistent presence of this theme is an indication of a residual Catholic piety on the part of Latour and hence that it calls into question the pluralist ontology he advocates. However, I will argue that this theme has been a concern from the earliest stages of his career. In fact, Latour identifies two forms of religion as operating in the world. The first, which I will name “Religion,” serves to close down the plurality of the world. The second, which Latour himself names “religion as a mode of existence,” or [REL], is an expression of the plural world, and can be called rational for this reason. If this point is not well understood, the potential of Latour’s work for a critique of the situation of secular modernity risks being missed.
14. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Eve Seguin Un monde commun d’Arendt à Latour ?
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Quand Bruno Latour introduit le « monde commun » dans son oeuvre à la fin des années 1990, ce syntagme est déjà fort connu en théorie politique où il circule largement depuis la parution en 1958 du magnum opus d’Hannah Arendt The Human Condition. Or, Latour ne se réclame pas d’Arendt quand il traite du monde commun et, s’il la mentionne à l’occasion, c’est toujours pour s’en distancer. En analysant les conceptualisations respectives de Latour et d’Arendt, le présent article vise à montrer qu’il existe bien un monde commun entre ces deux penseurs que tout semble éloigner.When Bruno Latour introduces the “common world” in his work at the end of the 1990s, this phrase is already well known in political theory thanks to the 1958 publication of Hannah Arendt’s magnum opus The Human Condition. Strangely enough, when he addresses the common world Latour does not claim to be a follower. If he mentions Arendt from time to time, it is always to distance himself from her. Through the analysis of the respective conceptualisations of Latour and Arendt, the present article aims to show that a common world does exist between these two authors who seemingly stand so far apart from one another.
15. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Nicolas Bencherki La théorie de l’acteur-réseau entre Latour et Simondon
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Bruno Latour reconnaît l’influence de Gilbert Simondon sur son oeuvre, en particulier quant à sa compréhension de la technique. Latour semble ainsi réaliser en grande partie le programme de « non-anthropologie » de Simondon. Mais une apparente contradiction existe dans le traitement de l’énonciation par Latour : sa compréhension de la matérialité et des modes d’existence semble prendre le détour de la sémiotique. Cela a mené certains critiques à mettre en doute son approche de la matérialité. Toutefois, vue à travers la lentille de l’influence que Simondon a eue sur Latour, il est possible de relire la théorie latourienne de l’énonciation en comprenant la communication comme passage de l’action d’un être à l’autre, et la signification de cette action comme résultat de sa participation à un processus de constitution des êtres. Latour est donc résolument un penseur du décentrement de l’humain.Bruno Latour recognizes the influence of Gilbert Simondon on his work, especially with respect to his understanding of technique. Latour appears, in that sense, to actualize a large proportion of Simondon’s “non-anthropology”. Yet, what appears to be a contradiction remains in his treatment of enunciation: indeed, his understanding of materiality seems to take the detour of semiotics. This has led some critics to question his approach to materiality. However, seen through the lens of Simondon’s influence on him, it is possible to revisit Latour’s theory of enunciation and to understand communication as the passage of action from one being to the next, and signification as the outcome of action’s participation to the constitution process of a being. This way, Latour is a thinker resolutely committed to de-centering the focus of research away from human beings.
16. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Richard Janda, Mireille Fournier Du droit moderne au droit de la Terre: Une relecture de la jurisprudence de Bruno Latour dans son Enquête sur les modes d’existence
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Les auteurs se penchent ici sur le droit comme « mode d’existence » des Modernes, tel que décrit par Bruno Latour dans son Enquête sur les modes d’existence (EME). Ils complètent dans un premier temps la cartographie de ce mode [DRO] et retracent le rôle joué par celui-ci dans l’Enquête de Latour. Dans un deuxième temps, ils s'interrogent sur les croisements et les harmoniques que génère ce mode [DRO] avec d’autres modes d’existence, notamment celui que Latour appelle [ORG] – le mode d’organisation éthique, sociale, commerciale. Ils articulent alors les difficultés posées par ces croisements et ces harmoniques, mais aussi ses aspects prometteurs pour l’avènement d’un nouveau droit de la Terre.The authors here reflect on the law as one of the modes of existence of the Moderns, as described in Bruno Latour’s An Inquiry into the Modes of Existence (AIME). They first seek to complete the cartography of this mode [LAW] and to retrace the role played by [LAW] in Latour’s Inquiry. Second, they reflect on the crossings and harmonics at play between [LAW] and other modes of existence, notably [ORG]—the mode of the ethical, social or commercial organization. They then articulate the difficulties posed by these crossings and harmonics, but also their promising aspects for the advent of a new law of the Earth.
17. Symposium: Volume > 22 > Issue: 2
Robin Foot Le double repentir d’Austin: Enque·te sur le mode de traitement du langage par Latour
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La théorie du langage adoptée par Latour dans ses enquêtes tourne le dos au « linguistic turn » et revient à une conception « descriptive » du langage. Cet article vise à questionner cette hypothèse à partir d’une enquête sur son rapport au langage. L’absence de référence à la théorie des actes de langage constitue un point d’entrée à ce questionnement.The theory of language adopted by Latour turns away from "linguistic turn" and comes down to a "descriptive" conception of language. This article seeks to question this hypothesis from a survey of its relationship to language. The lack of reference to the theory of speech acts constitutes a starting point to the issue.
18. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Jean Matthys, Delia Popa Avant-propos: L’obscur capital de nos subjectivations. Subjectivité et pouvoir à l’âge du capitalisme tardif
19. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Marion Bernard La subjectivation dominée/dominante: Essai de traduction des phénoménologies de Simone de Beauvoir et Frantz Fanon
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La pleine reconnaissance de l’existence du problème de la subjectivation sexuée ou colonisée conduit nécessairement à rendre relatif celui de la subjectivation dite « neutre ». Pourtant, le propre de la conscience dominante est de masquer son propre caractère de domination. Comment forcer la subjectivité dominante à se dévoiler? Nous proposons d’associer la description phénoménologique à une méthode de traduction depuis les expériences des dominé-e-s vers la reconstruction des expériences des dominant-e-s en tant que tel-les. Pour cela, nous partirons, dans une perspective intersectionnelle, des travaux phénoménologiques de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon.The full recognition of the problem of sexual or colonized subjectivation necessarily leads to question the neutrality of “normal subjectivity.” Yet the dominant consciousness tends to mask its own character of domination. How to force dominant subjectivity to reveal itself? We propose to associate the phenomenological description with a method of translation from the experiences of the dominated-ones to the reconstruction of the experiences of the dominants as such. For that, we will rely, in an intersectional perspective, on the phenomenological work of Simone de Beauvoir and Frantz Fanon.
20. Symposium: Volume > 23 > Issue: 1
Nicolas Marion, Gábor Tverdota Hobo Sacer ou l’hypothèse de l’oppression nécropolitique des sans-abris
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Cet article introduit l’hypothèse de l’oppression nécropolitique des sans-abris. Nous partons d’une analyse métaphorologique de propos tenus par les sans-abris sur leurs conditions d’existence, souvent décrites comme impliquant l’expérience vécue paradoxale d’une indifférenciation tendancielle entre la vie et la mort. Nous essayons de conceptualiser le contenu de ces descriptions en faisant appel au concept de nécropolitique développé par Norman Ajari dans le contexte des études critiques de la race. La nécropolitique sera comprise ici comme un idéal-type de gouvernance de la vie ne se réduisant ni à la biopolitique (soin de la vie de certaines populations), ni à la thanatopolitique (l’extermination de populations jugées indésirables), mais visant plutôt à brouiller les frontières qui séparent la mort de la vie. La nécropolitique est ce qui rend la vie quotidienne des sans-abris proprement invivable, aboutissant à cette vie vécue sous forme-de-mort dont font état les témoignages de certaines personnes sans-abri.This article introduces the hypothesis of the necropolitical oppression of the homeless. We begin with a metaphorological analysis of the discourses held by certain homeless persons regarding their conditions of existence, often described as involving the paradoxical experience of a tendential undifferentiation of life and death. We then build on the concept of necropolitics elaborated by Norman Ajari in the context of critical race theory. Necropolitics will be understood here as an ideal-type of the governance of life reducible neither to biopolitics (caring for the life of certain populations) nor to thanatopolitics (extermination of undesirable populations). Instead, the rationality of necropolitics as a form of oppression consists in constantly blurring the frontiers of life and death. In the case of the homeless, necropolitics is rendering their everyday life literally unlivable, an experience reflected in the analyzed testimonies of homeless persons.