Symposium

Volume 24, Issue 1, Spring 2020

Andrew Jampol-Petzinger
Pages 118-137

Kierkegaard as a Thinker of Deleuzian Immanent Ethics

In this article, I present an interpretation of Kierkegaard’s ethics in terms of Gilles Deleuze’s distinction between immanent ethics and transcendent morality. I argue that Kierkegaard’s skepticism towards moral prescription, his emphasis on the single individual as the basis of normative evaluation, and his view of Christianity as somehow “beyond” the scope of moral obligation are all functions of a Deleuzian conception of immanent ethics as a non-moralistic form of normativity. On this basis, I argue for two conclusions: first, that Kierkegaard’s work is better understood through this frame-work than through either aretaic or deontological frameworks; and second, that Deleuzian ethics is better served by Kierkegaardian illustrations like patience and stillness, than by the tropes of destruction that are often associated with it. Dans cet article, je présente une interprétation de l’éthique de Kierkegaard du point de vue de la distinction deleuzienne entre l’éthique immanente et la moralité transcendante. Dans cette perspective, je soutiens que le scepticisme de Kierkegaard quant à la prescription morale, sa conception d’un christianisme « en dehors » du champ de l’obligation morale, et l’accent qu’il fait porter sur le seul individu comme étant la base des évaluations normatives, sont tous fonction d’une conception deleuzienne de l’éthique immanente, en tant que forme amorale de la normativité. Sur cette base, j’affirme deux conséquences : la première, que l’oeuvre kierkegaardienne est mieux comprise selon ce cadre que selon, d’une part, le cadre de l’éthique de la vertu, et d’autre part, le cadre déontologique. La deuxième, que l’éthique deleuzienne s’illustre mieux par les exemples kierkegaardiens, comme ceux de la patience et de la tranquillité, que par les tropes de la destruction auxquels elle est souvent associée.