Volume 11, Issue 4, 1963
Zdzisław Papierkowski
Pages 61-80
La Personnalité Du Criminel
Le point de départ de ces considérations sur la personnalité du criminel, c'est la constatation que le droit criminel en tant qu'un ensemble de normes (quel que puisse être leur base éthique), n'est pas à même de résoudre convenablement toute une série de problèmes ayant trait à la responsabilité de l'auteur du crime. Le droit criminel a besoin du concours de différentes disciplines parmi lesquelles il importe de souligner la psychologie criminelle. Avant de s'être imposée, la psychologie criminelle a dû combattre la fréno- logie (Gall) ainsi que l'interprétation somatologico-criminelle de la personne du criminel, interprétation appliquée par l'école italienne d'anthropologie criminelle (Lombroso et nombre de ses partisans). La conception du criminel né a lait faillite, mais elle a joué un rôle en lin de compte positif: c'est grâce à elle qu'on s'est mis à tenir davantage compte de la personne du criminel en tant qu'homme vivant, soumis à toutes les lois physiques et psychiques de l'homme, à tenir davantage compte de cette personne qui n'agit pas toujours comme homo sapiens, mais dont le comportement contraire aux prescriptions du droit criminel, n'est parfois que le résultat d'un concours de circonstances et de situations.
L'auteur étudie ensuite les types criminels du point de vue de l'analyse psychologique. En ce qui concerne les deux types principaux (criminel occasionnel, criminel par inclination), il attire l'attention sur le fait que ces deux types ne sauraient être considérés comme pures. Dans chaque cas, il doit y avoir des stimulants extérieurs et une disposition psychique. Une fois domine l'élément extérieur, une autre fois prévaut l'inclination et c'est en fonction de ces prédominances que se constitue un type criminel ou l'autre.
Dans le chapitre concernant la caractérologie criminelle, l'auteur insiste sur le rôle très important que jouent dans la genèse du crime les traits du caractère de son auteur et les dispositions affectives qui les conditionnent. C'est pourquoi il est important de compléter l'analyse du „contenu'' de la personnalité du criminel par la prise en considération des affections ayant accompagné l'accomplissement du crime ainsi que leurs rapports mutuels. Ceci permet justement d’apprécier cette personnalité non seulement du point de vue physiologique et psychologique, mais encore du point de vue de la liaison étroite oui existe entre les sentiments et les mobiles du comportement; on dégage ainsi l'aspect moral de la personnalité en question.
Après avoir analysé les éléments de base de la personnalité criminelle, l'auteur présente tout en respectant le point de vue de psychologie différentielle — la personnalité du criminel; femme, mineur et vieillard. Pour ce qui est de la femme, l'auteur envisage sa part dans la délinquance (à peu près cinq fois plus petite que celle de l'homme) de même que la délinquance spécifiquement féminine. Quant au mineur, l'auteur insiste sur la nécessité de l'élever et de le corriger au lieu de le punir, à moins cru'il ne s'agisse de sujets particulièrement méchants et corrompus. Ceux-ci doivent être traités avec la plus grande sévérité. En ce qui concerne le vieillard (il s'agit ici de la vieillesse physiologique), il est objet d'une appréciation psychologique, morale et juridique le plus souvent fort négative. La perversité sexuelle est chez lui un phénomène fréquent. L'égoïsme du vieillard va souvent augmentant ce qui — le sens moral diminué aidant — le conduit au crime (usure, escroquerie, faux témoignage, et même homicide, le plus souvent à l’aide du poison).
Pour compléter l'image de la personnalité criminelle, l'auteur analyse, dans le dernier chapitre de l'article, les traits caractéristiques de certains criminels (voleurs, bandits, escrocs de toute sorte: faussaires, usuriers, tricheurs; délinquants sexuels, assassins, criminels politiques).