Volume 48, 2020
Fichtes Bildtheorie im Kontext, Teil II
Eduardo Ralickas
Pages 305-326
La Doctrine de la science à l’usage des artistes
This paper addresses some of the figurative properties of Fichte’s philosophical discourse. In many texts from the so-called Spätphilosophie the WL is depicted as an »image of knowing«. In keeping with this idea, the author examines how figure and discourse are inextricably bound up in the space of Fichtean philosophy. The 1794 lectures Concerning the Difference Between the Sprit and the Letter Within Philosophy are particularly telling in this respect, for they foreground metaphor as the necessary vehicle for philosophical expression. Thus, Fichtean philosophy, understood both as discourse (in the sense of pragmatic linguistics) and as »material image«, openly embraces figural modes of knowing, for knowing itself is fundamentally an imagistic activity. In the final analysis, Fichte’s discourse does not separate concept and figure, philosophy and metaphor; instead, it opens up philosophy to the space of the figural – a space from which it ultimately stems and which constitutes the medium of the Wissenschaftslehre as such. In closing, the author reconsiders one of Fichte’s most striking metaphors, i.e., philosophy as Eucharist, in order to shed new light on a famous portrait of Fichte from 1812. He argues that the latter sustains in painterly form a meditation on the place of the figurative in philosophical discourse.
Cet article est consacré à la question de la figurabilité du discours philosophique chez Fichte. La WL, on le sait grâce aux textes de la Spätphilosophie, incarne ce que Fichte appelle en 1812 l’»image du savoir«. Cet énoncé constitue le point de départ de notre réflexion sur les liens entre figure et discours dans la philosophie fichtéenne. À la lumière de quelques énoncés métaphilosophiques incontournables pour l’intelligence de la WL nous envisageons, dans un premier temps, le rôle de la métaphore dans l’enseignement fichtéen. Nous démontrons que la philosophie fichtéenne, entendue comme discours (au sens de la linguistique pragmatique) et comme »image matérielle«, doit épouser les traits d’une figure afin qu’on puisse la transmettre à autrui. Ainsi, loin de séparer concept et figure, philosophie et image, le dispositif fichtéen ouvre au contraire l’espace de la philosophie sur l’espace figural dont il est issu et qui en constitue le véritable médium. Dans un deuxième temps, en revenant sur une des métaphores les plus prégnantes dans le discours de Fichte, à savoir la philosophie comme Eucharistie, nous proposons l’analyse d’un célèbre portrait de Fichte qui n’a pas encore reçu l’attention philosophique qui lui revient et qui constitue, selon notre hypothèse, une réflexion inédite sur la figurabilité du discours en philosophie.