Roczniki Filozoficzne

Volume 28, Issue 1, 1980

Metafizyka Logika, Historia Filozofii

Zenon Kałuża
Pages 203-232

L’auteur du Speculum aureum

I. Emise par F. Bartos, l’hypothèse selon laquelle Paul Vladimiri aurait été l’auteur du dialogue S. A., fut reprise et développée par MM. Seńko et Heimpel, Elle est fondée sur deux arguments principaux. D’abord, le S. A. est, dans plusieurs manuscrits, appelé tractatus de simonia; or, dans son De annatis Paul Vladimiri non seulement reprend une bonne dizaine des passages du S. A., mais il indique encore qu’auparavant il écrivit un traité sur la simonie. Il s’agit donc du même texte. Ensuite, l’auteur du S. A. indique l’initiale de son prénom (P) en y ajoutant l’adjectif minimus; or, on sait que Paul Vladimiri signa ainsi un certain nombre de ses lettres et de ses ouvrages. Il s’agit donc, dans le cas du S. A., d’une oeuvre de Vladimiri. Cependant, le De simonia dont parle Vladimiri devait être écrit juste avant le concile de Constance et avant le De annatis I et rien ne prouve qu’il faut l’identifier avec le S. A. datant de 1404. Les passages du S. A. repris dans le De annatis indiquent uniquement la source de cet écrit. Il ne sont jamais précédés par des formules comme p. ex. ut alias (alibi) dixi, ut dixi in tractatu de simonia. D’autre part, l’identification du P. minimus avec Vladimiri se fonde sur l’identification de Paul du dialogue avec l’auteur de celui-ci. Or, l’auteur du S. A. en est explicite: les deux personnages du dialogue sont fictifs. II. Le De monarchia mundi de Jean Falkenberg, écrit (dans sa deuxième rédaction) en 1406 à Cracovie contre le S. A., le De praxi Romanae curiae de Matthieu de Cracovie et le De monarchia de Dante, fournit des renseignements suivants. 1, le S. A. fut rédigé à Cracovie en même temps que la deuxième rédaction du De praxi (la seule connue de Falkenberg). Les deux écrits ont déjà ici leurs partisans parmi les professeurs de l’université. 2, Falkenberg fut alors un témoin oculaire de ce travail des discussions et des rédactions. 3, l’auteur du S. A. est un évêque; 4, il est également un docteur et il joue d’une grande autorité auprès de ses partisans. L’auteur du S. A. pęut être identifié exclusivement avec Pierre Wysz de Radolin, docteur en droit civil et canonique, encien professeur à Padoue et dès 1393 évêque de Cracovie. III. En ce qui concerne la partie juridique de son De praxi, Matthieu avoua (dans la Notificatio) qu’il collabora avec un docteur utriusque iuris. En réalité, tous les arguments juridiques de son oeuvre se retrouvent dans le S. A. Ainsi, grâce aux données du De monarchia mundi, nous sommes en mesure de constater que Pierre Wysz fut le collaborateur de Matthieu et que les professeurs de Cracovie comptèrent parmi ceux rares qui ont pris la connaissance de la deuxième rédaction du De praxi. Quelques écrits de ces professeurs cités par Falkenberg montrent bien que, dès les premières années du XVe siècle, l’opposition anti bo- nifacienne à Cracovie fut forte et sans nuances. L’ecclésiologie de l’école juridique de Cracovie n’est pas née au concile de Constance, elle date dès la rénovation de l’université, effectuée en 1400.