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Symposium

Volume 22, Issue 1, Spring 2018
Bruno Latour: Première Partie

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Displaying: 1-13 of 13 documents


1. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Eve Seguin

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2. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
François Cooren

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Dans cet article, je présente le principe d’irréductibilité de Bruno Latour et je démontre dans quelle mesure cette thèse de l’irréduction amène à la défense d’une ontologie relationnelle, autrement dit, une ontologie basée sur la réalité des relations qui composent notre monde, de même que sur une conception relative et graduelle des modes d’existence. Par ailleurs, je propose de tirer les conséquences de ce positionnement ontologique pour l’étude des interactions et, plus généralement, des phénomènes communicationnels.In this paper, I present Bruno Latour’s principle of Irreducibility, and I explain the extent to which his thesis leads to the defense of a relational ontology, that is, an ontology based on the reality of the relations that compose our world, as well as on a gradual and relative view of modes of existence. I then draw the consequences of this ontological positioning for the study of interaction and, more generally, communicative phenomena.

3. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Maria Giulia Dondero

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Les relations entre les travaux de Latour et la sémiotique de Greimas ont été explicites depuis les années 1970. Le présent article est consacré à la manière dont Latour reprend et fait évoluer la théorie sémiotique de l’énonciation, depuis « A Relativistic Account of Einstein’s Relativity » et « Petite philosophie de l’énonciation » jusqu’à l’Enquête sur les modes d’existence, où il utilise la théorie de l’énonciation pour fonder sa théorie des modes d’existence. Sera ainsi retracée l’évolution de la théorie de l’énonciation, tant chez Latour qu’en sémiotique. Nous montrerons que dans les deux cas, on peut décrire cette évolution comme un mouvement de l’énonciation énoncée vers l’énonciation pratique.Since the late 1970s, Latour’s work has had close ties with Greimas’ semiotics. This article is devoted to Latour's further consideration and development of the semiotic theory of enunciation, beginning with « A Relativistic Account of Einstein’s Relativity » and « Petite philosophie de l’énonciation » all the way up to the Inquiry Into Modes of Existence, where he uses the theory of enunciation to establish his theory of modes of existence. The evolution of the theory of enunciation is charted through both Latour’s work and semiotic theory. We argue that in both cases this evolution can be described as a movement from uttered enunciation to practical enunciation.

4. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Dominique Vinck, Alexandre Camus, Florian Jaton, Pierre-Nicolas Oberhauser

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S’appuyant sur trois enquêtes de terrain qui portent sur le façonnage d’êtres numériques (algorithmes, bases de données, objets numérisés), le présent article traite des relectures méthodologiques que l’on peut faire de trois contributions de Latour à l’enquête ethnographique. 1. Il montre que l’accent mis sur les séquences d’action permet d’engager une enquête systématique qui rend compte de trajectoires. 2. Il avance que le concept d’actant sensibilise à l’éventail des entités agissantes qui infléchissent ces trajectoires, de même qu’au peuplement de situations apparemment inoccupées. 3. Il soutient que les concepts d’association, de traduction et de médiation permettent de connecter différentes situations et actions localisées. Ultimement, ces trois apports éclairent les agencements et les réagencements.Rooted in three fieldwork studies that examine the shaping of digital information (algorithms, databases, digitized objects), this article discusses new methodological readings of three of Latour’s contributions to ethnographic inquiry. 1. It shows that focusing on sequences of action allows one to engage in a systematic investigation that accounts for trajectories. 2. It proposes that the concept of actant makes one aware of the whole set of active entities that influence these trajectories on the one hand, and the populating of apparently empty situations on the other. 3. It maintains that the concepts of association, translation, and mediation make it possible to connect various localized situations and actions. Ultimately, these three contributions shed light on arrangements and rearrangements.

5. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Aline Wiame

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Cet article cherche à réévaluer le rapport de Bruno Latour à la philosophie à travers le motif de la cartographie dans son oeuvre. Si les cartes y constituent d’abord des exemples particulièrement frappants de la production scientifique de vérité, ses derniers écrits suggèrent un rôle beaucoup plus central pour la cartographie. La pensée latourienne, dans le cadre du réchauffement climatique, appelle en effet une philosophie cartographique, basée sur la notion de territoire, et développant à la fois une méthode « ambulatoire » et un projet conceptuel qui consiste à résister à ce que Whitehead appelait la « bifurcation de la nature ».This article seeks to reassess Latour’s relation to philosophy through an examination of the many references to cartography in his work. Whereas in his early writings maps were treated as striking examples of the way science produces truth, his latest writings ascribe a more central function to cartography. During this time of global warming, Latour’s thinking calls for a cartographic philosophy rooted in the notion of territory, which develops both an “ambulatory” method and a conceptual project of resistance to what Whitehead called the “bifurcation of nature”.

6. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Chantal Benoit-Barneé, Khaoula Zoghlami

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Cet article se propose d’explorer différentes conceptions de la notion de porte-parole dans le travail de Bruno Latour, ainsi que les enjeux de communication et représentation qu’elles soulèvent du point de vue d’une approche rhétorique de la communication. En tant que maître de la traduction, diplomate ou partie prenante du cercle politique, le ou la porte-parole est essentiellement un médiateur par qui un collectif peut se former et agir publiquement. Nous proposons d’étayer notre discussion par un examen des expérimentations et mutations récentes de la figure du porte-parole politique dans les mouvements sociaux horizontaux, tel que Occupy, et les organisations horizontales telle que la CLASSE.This article explores different conceptions of the notion of spokesperson in Bruno Latour’s work, as well as the issues of communication and representation these conceptions raise for a rhetorical approach to communication. As a master of translation, a diplomat, or a key component of a political circle, the spokesperson is essentially a mediator through whom a collective establishes itself and acts publicly. We further develop our discussion of these different conceptions by examining recent experiments and changes in the figure of the political spokesperson in horizontal social movements such as Occupy, and horizontal organizations such as CLASSE.

7. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Jean-Louis Genard

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De Nous n’avons jamais été modernes jusqu’à l’Enquête sur les modes d’existence, Latour s’est toujours positionné sur le terrain de l’anthropologie, articulant une anthropologie comme méthode d’enquête avec une anthropologie comme objet de l’enquête. Rappelant les thèses de Foucault qui décrivent l’homme de la modernité comme « doublet empirico-transcendantal », et s’appuyant sur une lecture de Kant qui privilégie l’antinomie liberté-déterminisme, cet article montre que la modernité est passée d’une dominante anthropologique disjonctive séparant les êtres à une dominante conjonctive dans laquelle ils se situent sur un continuum allant de l’hétéronomie à l’autonomie, où nature et culture s’entrelacent…. Loin de rompre avec la modernité, la pensée de Latour serait on ne peut plus moderne, radicalisant le passage de la disjonction vers la conjonction, mais s’empêtrant dans les antinomies de sa propre radicalité.Beginning with We Have Never Been Modern up to An Inquiry into Modes of Existence, Latour has always positioned himself in the field of anthropology, articulating anthropology both as a method of inquiry and as the object of inquiry. Through recourse to Foucault's claim that modernity’s human is an “empiricaltranscendantal doublet”, and based on a reading of Kant that champions the freedom-determinism antinomy, this article shows that modernity has shifted from a “disjunctive” anthropological trend that separates beings into a conjunctive trend that locates them on a continuum going from heteronomy to autonomy, where nature and culture intertwine…. Far from breaking with modernity, Latour’s thinking could not be more modern, since it radicalizes the shift from disjunction to conjunction, though at the cost of tangling up in the antinomies of its own radicalism.

8. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Lambert Zuidervaart

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Theodor Adorno’s idea of truth derives in part from his critique of Husserlian phenomenology and Heideggerian ontology. This essay examines three passages from Zur Metakritik der Erkenntnistheorie and Negative Dialektik in which Adorno appears intent on wresting a viable conception of propositional truth from Husserl’s account of categorial intuition and Heidegger’s conception of Being. While agreeing with some of Adorno’s criticisms, I argue that he does not give an adequate account of how predication contributes to cognition. Consequently, he fails to offer the viable conception of propositional truth required for both his critique of Heidegger and his broader idea of truth.L’idée adornienne de la vérité dérive en partie de sa critique de la phénoménologie husserlienne et de l’ontologie heideggérienne. Cet essai examine trois passages de Zur Metakritik der Erkenntnistheorie et Negative Dialektik où Adorno paraît vouloir tirer une conception viable de la vérité propositionnelle de l’explication de l’intuition catégoriale de Husserl et de la conception de l’Être d’Heidegger. Quoiqu’en accord avec certaines des critiques qu’avance Adorno, je maintiens qu’il néglige la manière dont la prédication contribue à la cognition. Par conséquence, sa conception de la vérité propositionnelle n’est pas viable étant donné sa propre critique d’Heidegger ainsi que son idée générale de la vérité.

9. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
James Phillips

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Heidegger’s reading of Nietzsche’s doctrine of the eternal return of the same exhibits the preoccupations and limitations of his middle and late periods. It situates Nietzsche in the grand narrative of the history of the misunderstanding of being that Heidegger was striving to map. Yet it thereby neglects the question of the primordiality and insuperability of mood that was a focus of Being and Time and The Fundamental Concepts of Metaphysics. It does not acknowledge the alternative ontological path pursued by Nietzsche’s engagement with a world and time grounded in joy. This article attempts to defend Nietzsche by means of an appeal to the early Heidegger.La lecture de Heidegger de la doctrine de l’éternel retour du même de Nietzsche montre les préoccupations et les limitations des périodes moyenne et tardive de celui-là. Elle situe Nietzsche dans le métarécit de l’histoire du malentendu quant à l’être, à la schématisation duquel Heidegger s’était engagé. Toutefois elle néglige parlà la question de la primordialité et de l’insurmontabilité de l’humeur (Stimmung) qui était l’un des problèmes centraux d’Être et Temps et des Concepts fondamentaux de la métaphysique. Elle ne reconnaît pas la voie ontologique alternative qu’avait poursuivie l’engagement de Nietzsche avec un monde et un temps fondés sur la joie. Cet article essayera de défendre Nietzsche par un appel au Heidegger de la première période.

10. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Emmanuel Chaput

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Malgré l’extrapolation parfois violente qu’opère Hegel, son traitement des découvertes physiologiques de Bichat montre à quel point il demeure soucieux de penser la compatibilité entre sciences empiriques et sciences spéculatives ou philosophiques. Loin de déduire un concept de la nature a priori indépendamment de toute considération pour les travaux de son temps, Hegel est au contraire un lecteur attentif des sciences en plein essor. Son système doit ainsi se comprendre à l’aune d’un dialogue constant avec les sciences dans lequel la philosophie se nourrit des nouvelles découvertes scienti 􀏔iques tout en jetant une lumière nouvelle sur celles-ci. C’est un tel phénomène, résultat du dialogue qu’entretient Hegel avec Bichat, que j’expose ici en m’intéressant à la distinction bichatienne entre vie organique et vie animale et la manière dont Hegel reprend cette distinction en lui conférant une dimension résolument speculative.Despite the sometimes violent extrapolation carried out by Hegel, the way he treats Bichat’s physiological discoveries shows the extent to which he is concerned about the compatibility between the empirical sciences and the speculative/philosophical sciences. Far from deducing an a priori concept of nature with no consideration for the works of his time, Hegel is on the contrary an attentive reader of the burgeoning science. His approach must therefore be understood as a constant dialogue with science. Through this dialogue, philosophy draws on new scienti􀏔ic discoveries while simultaneously interpreting them in a new light. It is such a phenomenon, resulting from the dialogue between Hegel and Bichat, that I examine here, with a particular interest in the distinction between organic life and animal life, as held by Bichat, and the way Hegel takes this distinction and confers on it a resolutely speculative dimension.

11. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Bruce Baugh

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Marcuse and Sartre take up the problem of alienating otherness from a Marxist perspective, Marcuse in One-Dimensional Man and Sartre in his Critique of Dialectical Reason. For Sartre, the “series” is a social relation that places individuals in competition, mediated by the materialized result of past praxis. For Marcuse, the loss of agency results from the productive apparatus determining the needs and aspirations of individuals. The question is how to convert alienating negativity into a negation of the society that negates individuals. For Sartre, this “negation of the whole” can come only from a mortal threat facing all members of the serialized group. For Marcuse, it comes from the individual becoming aware of her alienation, especially through works of art. For both, revolt must be a historically constituted, collective “living contradiction.”Marcuse et Sartre abordent le problème de l’altérité aliénante à partir d’une perspective marxiste, Marcuse dans L’homme unidimensionnel et Sartre dans sa Critique de la raison dialectique. Pour ce dernier, la « série » est une relation sociale qui met les individus en compétition, médiatisée par le résultat matérialisé de la praxis passée. Pour Marcuse, la perte de pouvoir est causée par le dispositif de production qui régule les besoins et les aspirations des individus. La question est ainsi comment transformer la négativité aliénante en une négation de la société qui nie les individus : d’après Sartre, cette « négation du tout » ne peut venir que d’une menace mortelle subie par tous les membres du groupe sérialisé ; si l’on en croit Marcuse, elle vient plutôt du fait qu’un individu prenne conscience de son aliénation, notamment à travers l’oeuvre d’art. Pour les deux, la révolte doit être, dans tous les cas, une « contradiction vivante » collective et historiquement constituée.

12. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1
Rick Elmore

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This paper follows the question of violence as a guide to exploring the link between the metaphysical, social, and political in Adorno’s thought. More specifically, I argue that violence, in the form of the exclusion, domination, and fungibility of life, marks the shared space of the metaphysical, material, and ethical for Adorno. Hence, this project contests the longstanding Habermas-inspired notion that there is something unclear in the way in which Adorno’s metaphysical and methodological critiques connect to his social and political concerns—most specifically, his desire to address real suffering. In addition, this paper contributes to the growing interest in Adorno’s Marxism, showing that it is through his commitments to Marx that Adorno sees the real, material importance of his critique of metaphysics and ontology, as well as the possibility for resisting the forces of social domination.Cet article suit la question de la violence comme une guide pour explorer le lien entre la métaphysique, le social et le politique dans la pensée d’Adorno. Plus particulièrement, je soutiens que la violence, sous la forme de l’exclusion, la domination et la fongibilité de la vie, marque l’espace partagé de la métaphysique, du matériel et de l’éthique chez Adorno. Dès lors, ce projet remet en cause la notion de longue date inspirée par Habermas selon laquelle il y aurait quelque manque de clarté dans la manière dont les critiques métaphysiques et méthodologiques d’Adorno se relient avec ses soucis sociaux et politiques—plus spécifiquement son désir de s’occuper de la souffrance réelle. Par ailleurs, cette étude contribue à l’intérêt en plein essor au marxisme d’Adorno, montrant que c’est dans ses engagements avec Marx qu’Adorno voit l’importance réelle et matérielle de sa critique de la métaphysique et de l’ontologie, ainsi que la possibilité de résister aux forces de la domination sociale.

13. Symposium: Volume > 22 > Issue: 1

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