Chôra

Volume 15/16, 2017/2018

Le Principe du Bien: Platon, Aristote et leur postérité

Franco Trabattoni
Pages 591-610

Heidegger e l’idea platonica del bene
storia di una amicizia fallita

Dans un travail anterieur j’ai essaye de montrer que Heidegger a finalement refuse de faire place, dans sa philosophie, a la notion platonicienne d’idee, bien qu’elle semblait, selon un certain point de vue, etre une figure capable de representer l’ouverture originelle de l’être qui était au coeur des recherches de Heidegger dans les annees qui entourent Etre et Temps. La raison de cela, a mon avis, est que l’approche aristotelicienne de la philosophie de Platon par Heidegger explicitement adoptee conduisait au bout du compte a interpreter l’idee de Platon comme une substance (et donc comme une figure de l’etant et non pas de l’etre). Mais qu’en est‑il de l’idee du bien, qui pour sa determination teleologique et pour sa collocation au‑dela de l’ousia d’un cote semblait repondre aux besoins propres a la pensee heideggerienne, et d’un autre cote etait plus refractaire a la substantialisation aristotelicienne (la Verdinglichung de P. Natorp) ? La these que je soutiens est que Heidegger, tout en ayant cultive pour longtemps le projet d’utiliser l’idee du bien comme un precedent important de son ontologie, a finalement decide que ce projet n’etait pas possible, parce que la connotation ethique de cette idee (qui non seulement ne l’interessait pas, mais qu’il detestait ouvertement) etait largement dominante sur l’aspect ontologique.